Plusieurs prisons françaises ont été la cible d’attaques coordonnées. Le parquet anti-terroriste s’est saisi de l’affaire.
Véhicules incendiés, tirs à l’arme automatique: plusieurs établissements pénitentiaires français ont été visés depuis dimanche par des attaques liées, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à sa politique de lutte contre le narcotrafic, d’autres sources soulignant la présence de slogans anarchistes. Dans un communiqué diffusé à la mi-journée, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir de l’enquête.
Le Garde des Sceaux, qui a dénoncé pour sa part des «tentatives d’intimidation», était attendu dans l’après-midi au centre pénitentiaire de Toulon (sud-est), visé par des tirs, pour apporter son soutien aux agents sur place. «La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels», a déclaré M. Darmanin sur X. «Elle est défiée et saura être ferme et courageuse».
Tirs «à l’arme lourde»
«Tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre», a estimé une source proche du dossier. Depuis sa nomination, M. Darmanin affiche sa volonté de mettre à l’isolement les 100 plus gros narcotrafiquants dans une prison de haute sécurité. L’Assemblée nationale est en outre en cours d’examen d’une loi qui prévoit notamment la création d’un Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco). À la mi-journée néanmoins, au vu des premiers éléments de l’enquête, la piste anarchiste semblait s’imposer dans une vaste majorité des cas, selon une source proche du dossier.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé pour sa part un renforcement «sans délai» de «la protection des agents et des établissements pénitentiaires». Selon le procureur de Toulon, Samuel Finielz, la porte du centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède a été visée par des tirs «à l’arme lourde» effectués par «plusieurs individus» arrivés à bord d’un véhicule. Une dizaine de douilles ont été retrouvées et une enquête pour «tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique» a été confiée à la gendarmerie, selon le magistrat.