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France : certains bébés pourront être vaccinés contre le Covid-19


C'est la première fois qu'un vaccin anti-Covid - seul celui de Pfizer/BioNTech est concerné - est approuvé en France pour les bébés. Photo d'illustration

Pour la première fois en France, des bébés pourront être vaccinés contre le Covid-19. Les autorités sanitaires recommandent désormais le vaccin Pfizer/BioNTech à certains enfants de plus de six mois mais contrairement aux États-Unis, pas à l’ensemble d’entre eux.

La Haute autorité de santé (HAS) « recommande d’élargir dès aujourd’hui la vaccination contre la Covid-19 aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans révolus à risque de forme grave de la maladie et de décès », a-t-elle annoncé lundi.

C’est la première fois qu’un vaccin anti-Covid – seul celui de Pfizer/BioNTech est concerné – est approuvé en France pour les bébés. Les avis de la HAS sont théoriquement consultatifs, mais le ministère de la Santé les suit presque systématiquement.

La recommandation des autorités sanitaires françaises est toutefois beaucoup plus resserrée que l’avis donné par leurs homologues européennes voici quelques semaines.

Celles-ci avaient recommandé le vaccin de Pfizer/BioNTech pour l’ensemble des bébés de six mois à quatre ans, jugeant que les bénéfices l’emportaient sur les risques. Elles avaient également recommandé un autre vaccin, celui de Moderna, pour l’ensemble des bébés de six mois à cinq ans.

Ces avis allaient dans le sens des décisions prises aux États-Unis où, depuis plusieurs mois, tous les bébés de plus de six mois peuvent être vaccinés contre le Covid.

Peu d’enfants vaccinés

Les autorités françaises, elles, n’ont, pour l’heure, autorisé que le vaccin Pfizer/BioNTech. Surtout, comme l’ont déjà décidé d’autres pays européens comme l’Allemagne et les Pays-Bas, elles limitent son usage à certaines catégories de bébés : essentiellement, ceux qui courent des risques de complications graves.

Cela comprend « les enfants qui ont une de ces comorbidités : les cardiopathies congénitales, les maladies hépatiques chroniques, les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), les maladies neurologiques, l’immunodéficience primitive ou induite par médicaments, l’obésité, le diabète, les hémopathies malignes, la drépanocytose et la trisomie 21 », énumère la HAS.

À cela s’ajoutent les cas de « cancer récent, maladie rénale chronique ou handicap neurologique ». La vaccination est aussi recommandée aux bébés dont l’entourage est à risque de forme grave du Covid.

Cet avis s’inscrit dans un contexte où très peu d’enfants français sont vaccinés contre le Covid, alors que la vaccination est ouverte aux moins de douze ans depuis la fin 2021.

Actuellement, à peine 5% des enfants de cinq à onze ans sont vaccinés en France. « L’échec de la vaccination des enfants contribue à expliquer les moins bons résultats globaux de la vaccination en France par rapport à l’Italie, à l’Espagne et au Portugal », a noté la Cour des comptes dans un récent rapport sur la vaccination anti-Covid en France.

Le Covid représente d’abord un risque important pour les plus âgés. Mais les cas graves et les décès existent également chez les enfants, en particulier quand ils sont à risque de formes graves.

Version différente

Le Covid représente d’abord un risque important pour les plus âgés. Mais les cas graves et les décès existent également chez les enfants, en particulier quand ils sont à risque de formes graves.

Pour justifier l’ouverture de la vaccination à certains bébés, la HAS a justement pointé que c’était d’abord surtout sur les plus petits que se concentraient les formes graves de Covid chez les enfants.

Selon les dernières données disponibles en France, « les moins d’un an représentaient 70% des hospitalisations des 0-17 ans et 84% des admissions en soins critiques », souligne l’autorité de santé.

Elle juge convaincantes les données d’efficacité disponibles sur le vaccin Pfizer/BioNTech chez les moins de quatre ans, tout en soulignant que le risque d’effet secondaire grave n’apparaît pas avéré.

« Aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n’a été rapporté dans les différentes études menées », note la HAS.

Si les parents concernés décident de vacciner leur bébé, ce sera, en tout état de cause, avec une version différente du vaccin que celles utilisées pour les adultes ou les enfants plus âgés.

Il s’agit d’un vaccin moins dosé et qui se donne en trois injections, au lieu de deux. Le premier intervalle doit durer trois semaines, le second au moins huit.