Le premier syndicat agricole de France a lancé ce mercredi 13 novembre un appel à une mobilisation des agriculteurs dans le pays à partir du 18 novembre, moins d’un an après un mouvement d’ampleur historique dans ce secteur.
« On sera dans tous les départements à partir de lundi pour quelques jours, pour faire entendre, au moment du G20 au Brésil, la voix de la France », a déclaré sur la radio France Inter, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, première puissance agricole européenne.
Un sommet du G20 est prévu lundi et mardi à Rio de Janeiro. Les filières agricoles françaises craignent la signature d’un accord de libre-échange par l’Union européenne avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay et Bolivie).
« On sera sur les ronds-points et boulevards d’Europe pour dénoncer cette incohérence européenne déclenchée par l’annonce du Mercosur », a renchéri sur la radio RTL Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs, syndicat allié de la FNSEA.
« On ne cible pas les autoroutes », comme cela avait été le cas l’hiver dernier, a précisé Rousseau, l’objectif de cette mobilisation n’est pas « de bloquer » ni « d’affamer » la France.
« Cette mobilisation est là pour exprimer la colère des agriculteurs », a résumé Horel, mais « on ne veut pas prendre les citoyens français en otage ».
Les actions prévues seront détaillées lors d’une conférence de presse dans l’après-midi, selon la FNSEA.
Depuis début octobre déjà, des actions ponctuelles ont commencé à se multiplier en France.
Moins d’un an après un mouvement d’ampleur historique, l’alliance syndicale majoritaire compte sur la mobilisation de « l’ensemble » des agriculteurs européens contre l’accord avec le Mercosur, a déclaré Rousseau.
« L’Europe ne doit pas être une passoire et elle ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards », a-t-il estimé. L’Union européenne semble déterminée à signer d’ici la fin de l’année un accord de libre-échange avec le Mercosur. La France le refuse toujours « en l’état ».
Ce traité de libre-échange, négocié pendant 25 ans avant un premier accord conclu en 2019, mais jamais ratifié, prévoit notamment un quota d’importations de viande bovine latino-américaine de quelque 90 000 à 100 000 tonnes par an.
Plus de 600 parlementaires français (députés, sénateurs et députés européens), issus de plusieurs groupes parlementaires, ont récemment écrit à la Commission européenne, leur opposition.
Partie l’an dernier du département Tarn, victime de la sécheresse dans le sud-ouest de la France, la mobilisation est cette fois attisée par les affres dues à l’excès d’eau. La France a connu en 2024 sa pire récolte de blé en 40 ans et vu ses vendanges chuter d’un quart.
Début 2024, à l’instar de leurs confrères européens qui avaient manifesté en Espagne, en Allemagne, en Grèce ou encore en Pologne, les agriculteurs français avaient protesté contre une concurrence qu’ils jugeaient déloyale de la part de pays hors de l’UE, et contre des normes qu’ils estimaient trop lourdes.
Depuis janvier, le gouvernement français a débloqué des centaines de millions d’euros d’aides pour ce secteur.