Les critères d’éligibilité aux financements des projets européens de défense, excluant les entreprises américaines, ne constituent « pas un protectionnisme déguisé », a assuré mercredi la ministre française des Armées Florence Parly, en réaction aux récentes protestations de Washington.
« L’Europe de la défense se renforce grâce au Fonds européen de défense » (FED), qui doit permettre de cofinancer des projets industriels sur la période 2021-2027 avec une dotation de 13 milliards d’euros, a-t-elle commenté, en réponse à une question à l’Assemblée nationale.
L’administration américaine a récemment fustigé les critères fixés pour être éligible aux financements des projets de défense européens, dans une lettre à la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en menaçant les Européens de mesures de rétorsion.
« Prendre notre destin en main »
« Non, l’Europe de la défense (…) n’est pas un protectionnisme malsain ni déguisé, c’est simplement une manière de prendre notre destin en main et d’assurer la protection de 500 millions de citoyens européens », a rétorqué Florence Parly. « L’Otan reste la pierre angulaire de notre système de sécurité mais nous devons construire une Europe de la défense crédible et performante », a-t-elle argumenté. Le président français Emmanuel Macron est un fervent partisan de l’Europe de la défense et de l’émergence d’une « autonomie stratégique européenne ».
Le programme des candidats de sa majorité aux élections européennes de dimanche promet notamment de « mettre en place une préférence européenne pour nos industries ». Les critères fixés pour être éligibles aux financements des projets européens de Défense « sont similaires à ceux imposés par les États-Unis aux entreprises européennes qui souhaitent accéder aux financements publics américains pour les programmes de défense et de recherche et développement », ont déjà réagi mi-mai deux hauts responsables européens dans une lettre adressée à l’administration américaine.
LQ/AFP