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Financement du terrorisme : l’UE s’attaque au trafic d’art


Le montant de ce trafic avoisine les chiffres du trafic d'armes ou de celui des stupéfiants. (illustration AFP)

La Commission européenne a lancé jeudi une offensive contre le trafic d’objets d’art, visant à tarir l’une des sources de financement de « groupes terroristes » comme Daech.

« L’argent est le nerf de la guerre pour les terroristes qui frappent notre continent ou qui combattent en Irak et en Syrie. Pour notre sécurité, nous devons à tout prix tarir leurs sources de financement, à commencer par le trafic d’objets d’art volés dans ces pays », a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

L’objectif est d’empêcher l’importation et le stockage dans l’UE d’objets d’arts de plus de 250 ans exportés illégalement. Concrètement, l’exécutif européen veut tout d’abord renforcer les obligations de déclaration auprès des douanes des importateurs (musées, galeries d’art, salles de vente, collectionneurs privés). Ce sera aux 28 États membres de l’UE de fixer, chacun sur son territoire, les sanctions adaptées pour les importateurs qui ne se plient pas aux règles.

La Commission européenne veut également améliorer la traçabilité de tous les objets en les dotant d’une carte d’identité. Pour les biens culturels les plus à risque, tels que les objets archéologiques, les livres et manuscrits anciens, l’exécutif européen veut créer un système de licence d’importation : l’obtention d’une telle licence auprès des autorités européennes compétentes sera nécessaire avant tout transfert dans l’UE.

Entre 3 et 6 milliards de dollars par an

Ces propositions de la Commission européenne, qui doivent encore être approuvées par les 28 États membres et le Parlement européen, font suite à différents appels, dont le dernier remonte au G20 de Hambourg le week-end dernier. En décembre 2015, après les attentats jihadistes de Paris, les ministres allemand, français et italien de la Culture avaient aussi réclamé à la Commission européenne des mesures efficaces pour lutter contre ce trafic.

Ces dernières années, Daech s’est livré à un « nettoyage culturel » en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, selon l’Onu, ou en revendant des pièces au marché noir, l’une de ses sources de financement avec le trafic de pétrole et les enlèvements. Selon une étude citée par la Commission, le montant total annuel de ce trafic est estimé entre 3 et 6 milliards de dollars, avoisinant les chiffres du trafic d’armes ou de celui des stupéfiants.

Le Quotidien/AFP

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