Le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a appelé mardi l’UE « à prendre davantage sa destinée en main » face à une Amérique imprévisible, demandant aux Européens de s’entendre sur une réforme de la zone euro et du droit d’asile.
Revenant sur le désastreux G7, où « pour le première fois depuis 1945 un président américain n’a pas vu l’intérêt stratégique à travailler dur pour s’assurer que l’Europe soit dynamique et unie et que la relation transatlantique soit solide », le Néerlandais a exhorté l’UE à se débrouiller seule, devant les eurodéputés réunis en session plénière au parlement de Strasbourg. « Nous devrions avoir confiance en notre capacité à le faire, car nos fondations sont solides », a-t-il dit en anglais.
S’exprimant ensuite en allemand, Frans Timmermans a incité les dirigeants européens à s’entendre sur une réforme de la zone euro lors du sommet de l’UE à Bruxelles prévu pour les 28 et 29 juin. « Le sommet de juin est le moment où les idées et la volonté politique doivent enfin être mises en œuvre par des décisions concrètes et des faits », a-t-il dit, citant la transformation du Mécanisme européen de stabilité (MES), chargé de superviser les prêts aux États membres en difficulté, comme la Grèce, en une sorte de « Fonds monétaire européen ».
Réforme monétaire et droit d’asile
Frans Timmermans a également demandé « d’avancer enfin sur le système européen de garantie des dépôts », un sujet délicat pour les Allemands qui s’inquiètent toujours d’une mutualisation des risques bancaires dans l’UE. Ils craignent de devoir payer, en cas de faillite, pour les banques du Sud – en particulier italiennes – qu’ils estiment mal gérées.
Concluant son discours en français pour parler de migration, M. Timmermans a incité « les chefs d’état et de gouvernement à bien vouloir se pencher sérieusement sur la question de Dublin et d’esquisser des orientations nécessaires pour parvenir à des solutions équilibrées, qui aient l’appui de tous, et qui soient des solutions solides et durables, fondées sur la base de nos valeurs en commun ».
Face à des divergences persistantes entre les États membres, une percée semble cependant improbable lors du prochain sommet européen, qui avait pourtant été présenté comme crucial pour débloquer la réforme du Règlement de Dublin, la législation qui désigne quel pays est responsable d’une demande d’asile, devenu obsolète de l’avis général.
Le Quotidien/AFP