L’UE et l’Irlande forment une « équipe unie », a assuré lundi le négociateur en chef des 27 Michel Barnier, qui a une nouvelle fois renvoyé les dirigeants britanniques à leurs responsabilités pour éviter un Brexit chaotique.

« Nous travaillons à 27 en tant qu’équipe, une équipe unie, nous avons négocié » à l’unisson, a répondu Michel Barnier à la chaîne de télévision irlandaise RTE, qui l’interrogeait sur l’hypothèse de futures discussions bilatérales entre Londres et Dublin. Il a une nouvelle fois appelé les dirigeants britanniques à s’entendre entre eux, réitérant la ligne de l’UE depuis le rejet de l’accord de retrait par le parlement britannique. « C’est maintenant aux dirigeants britanniques de construire une majorité stable et positive pour un accord, donc nous attendons les prochaines étapes de la part du gouvernement britannique », a-t-il dit.

La presse britannique a fait état de la possibilité de rouvrir les accords de paix de 1998 ou d’un traité bilatéral entre l’Irlande et le Royaume-Uni, afin de contourner la question controversée du « filet de sécurité » prévu dans l’accord Brexit.

La Pologne fait bande à part ?

Cette mesure, prévue en tant que solution de dernier recours pour éviter le retour à une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, hérisse de nombreux parlementaires britanniques qui y voient un « piège » destiné à maintenir leur pays arrimé à l’UE dans le cadre d’une union douanière.

De son côté, le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz a semblé se désolidariser de la position des 27, suggérant au micro de la BBC de limiter le « filet de sécurité » (backstop en anglais) dans le temps.

Son homologue irlandais, Simon Coveney, a immédiatement écarté cette idée d’une expiration au bout de cinq ans. « C’était probablement une tentative d’aider. La Pologne a plus de citoyens au Royaume-Uni que n’importe quel autre État membre, plus que l’Irlande même. Mais je ne pense pas que son intervention reflète la pensée de l’UE », a-t-il souligné de Bruxelles, en marge d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

LQ/AFP