Trois travailleurs sont décédés de la pandémie lors de la construction du site de l’exposition universelle de Dubaï, portant à six le nombre total de morts en comptant les accidents de travail, a déclaré une porte-parole dimanche, au troisième jour de l’événement.
Les ONG critiquent régulièrement les conditions des travailleurs étrangers dans le Golfe, notamment à Dubaï, qui a construit un site pharaonique pour Expo-2020, une première au Moyen-Orient. « Malheureusement, nous avons eu trois décès de travailleurs en raison du Covid-19 », a annoncé Sconaid McGeachin, en réponse à une question lors d’un point-presse quotidien. La porte-parole n’a pas révélé le nombre d’infections au nouveau coronavirus parmi les travailleurs. « Ces informations sont recensées par les autorités de santé de Dubaï », a-t-elle expliqué.
Samedi, les organisateurs avaient publié un communiqué annonçant que trois ouvriers étaient décédés dans des accidents du travail lors de la construction du site. « Nous avons complété plus de 247 millions d’heures de labeur depuis septembre 2015. Il y a eu trois décès sur le site (dûs) à des accidents de travail. Il y a aussi eu 72 blessures graves », a-t-elle rappelé dimanche.
Elle a assuré que ce chiffre était moins important que le taux de fréquence des accidents de travail en Angleterre. « Nous n’avons jamais été complaisants en ce qui concerne le bien-être des travailleurs, c’est une question que nous prenons extrêmement au sérieux », a-t-elle poursuivi.
Ni les organisateurs ni les autorités n’avaient auparavant donné des chiffres sur les décès des travailleurs ayant construit le site de l’Expo. L’économie de ce riche émirat du Golfe repose entre autres sur une main d’oeuvre à bas coût, dont beaucoup viennent du Pakistan, Népal, Sri Lanka et d’Inde et sont pour la plupart logés dans des camps.
La tenue de l’Exposition universelle dans ce pays du Golfe critiqué pour ses violations des droits humains n’est pas du goût de tous, le Parlement européen ayant même appelé les Etats membres au boycott dans une résolution.
Dans un communiqué, l’ONG Human Rights Watch a fustigé vendredi une « image d’ouverture en contradiction avec les efforts du gouvernement (émirati) pour empêcher l’examen de ses violations systémiques et endémiques des droits humains ».
LQ/AFP