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Explosion à Beyrouth : « une négligence » ou « un missile », selon le président Aoun


Le gouvernement s’est avéré incapable de justifier la présence du nitrate d’ammonium au port « sans mesures de précaution ». (photo AFP)

Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé vendredi que la terrible explosion au port de Beyrouth était due « soit à la négligence, soit à une intervention extérieure », évoquant l’hypothèse « d’un missile ».

« Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe », a déclaré le chef de l’État lors d’un entretien avec des journalistes, trois jours après la catastrophe, qui a fait plus de 150 morts et 5 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri.

C’est la première fois qu’un responsable libanais évoque une piste extérieure dans l’affaire de l’explosion, les autorités affirmant jusqu’à présent qu’elle a été provoquée par un incendie dans un énorme dépôt de nitrate d’ammonium. Le chef de l’État, âgé de 85 ans, a ajouté avoir « personnellement » demandé jeudi au président français Emmanuel Macron qu’il a reçu au palais présidentiel « de nous fournir des images aériennes pour que nous puissions déterminer s’il y avait des avions dans l’espace ou des missiles » au moment de l’explosion mardi. « Si ces images ne sont pas disponibles chez les Français, on demandera a d’autres pays », a ajouté Michel Aoun, violemment critiqué par la population qui dénonce l’incompétence des autorités et la corruption.

Outre le nitrate d’ammonium, une substance explosive, le procureur militaire a évoqué la présence de « matériaux hautement inflammables et des mèches lentes » selon un communiqué.

Cette catastrophe, la plus dévastatrice vécue par le Liban, a donc alimenté davantage la colère de la population, qui avait déclenché en octobre 2019 un vaste mouvement de protestation contre la classe dirigeante. L’indignation est d’autant plus grande que le gouvernement s’est avéré incapable de justifier la présence du nitrate d’ammonium au port « sans mesures de précaution » de l’aveu même du Premier ministre. Seize fonctionnaires du port et des autorités douanières ont été arrêtés et placés en détention dans le cadre de l’enquête.

LQ/AFP