Des milliers de Syriens ont pu quitter lundi le secteur rebelle assiégé d’Alep, une évacuation qui a favorisé un rare vote unanime à l’ONU sur le déploiement d’observateurs pour superviser l’opération.
Soumis pendant plus de quatre mois à un siège asphyxiant et durant un mois à des bombardements incessants du régime, ils ont été évacuées de la ville dévastée que le pouvoir de Bachar al-Assad s’apprête à proclamer sienne, signant ainsi sa plus importante victoire en près de six ans de guerre. Par un temps glacial, des familles entières ont dû attendre pendant des heures dans les ruines de bâtiments détruits par les bombes dans la cité septentrionale, avant d’entendre la bonne nouvelle sur la reprise des évacuations. Voyageant à bord de 75 bus, quelque 7 000 personnes ont ainsi été transférées d’Alep vers la localité sous contrôle rebelle de Khan al-Assal, plus au nord.
L’opération d’évacuation a débuté jeudi aux termes d’un accord entre la Russie et la Turquie, soutiens respectifs du régime et de l’opposition armée, mais elle a été suspendue pendant le week-end après des accusations de violation de cet accord par les rebelles et des incidents armés.
A New York, le Conseil de sécurité a voté à l’unanimité, une résolution proposée par la France et prévoyant le déploiement rapide à Alep du personnel humanitaire de l’ONU déjà présent en Syrie « pour une surveillance adéquate, neutre et une observation directe » de « l’évacuation des parties assiégées ». L’adoption de cette résolution, marque le premier signe d’unité depuis des mois entre les grandes puissances mondiales sur le conflit, Moscou ayant auparavant opposé son veto aux résolutions concernant la Syrie.
Le Quotidien/AFP