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[Européennes] Irlandais et Tchèques aux urnes, gains de l’extrême droite néerlandaise


Une école de Dublin, servant de bureau de vote, ce vendredi. (photo AFP)

Les Irlandais et les Tchèques ont à leur tour commencé à voter ce vendredi pour élire leurs députés européens, après les Néerlandais jeudi, qui ont confirmé la poussée de l’extrême droite aux Pays-Bas sans toutefois la placer en tête.

Après les Irlandais dans la matinée, les électeurs tchèques ont commencé à voter en début d’après-midi, sous un franc soleil, et auront jusqu’à samedi 14 h pour déposer leur bulletin dans l’urne.

« Il est important de voter aux européennes parce que nous faisons partie de l’UE et nous voulons avoir notre mot à dire sur qui nous représente » en Europe, a affirmé Karina Rehakova, 36 ans, venue voter avec ses deux enfants, dans une école élémentaire au sud de Prague.

Jeudi, les électeurs néerlandais ont élu sept députés du Parti pour la liberté (PVV, extrême droite) de Geert Wilders, selon des sondages à la sortie des urnes. Toutefois, la coalition de son rival social-démocrate Frans Timmermans est arrivée en tête avec huit sièges, déjouant certains pronostics donnant le PVV vainqueur du scrutin.

Le parti de Geert Wilders avait créé la surprise en novembre dernier en arrivant en tête des législatives aux Pays-Bas.

« C’est un signal pour toute l’Europe : les progressistes peuvent stopper la poussée de l’extrême droite », a commenté jeudi soir Bas Eickhout, candidat néerlandais pour les Verts européens à la présidence de la Commission européenne.

Les scores définitifs ne seront connus que dimanche soir, mais s’ils sont confirmés, la résistance de la gauche sociale-démocrate et des écologistes aux Pays-Bas a de quoi conforter les espoirs de leurs alliés dans les autres pays de l’UE.

Les résultats aux Pays-Bas, premier pays de l’UE à voter avant la plupart des autres ce week-end, sont particulièrement scrutés alors qu’est attendue une montée en puissance des droites nationalistes, notamment en France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête.

Au dernier jour de campagne en France, le président Emmanuel Macron est allé à la rencontre du public à Bayeux, dans l’ouest du pays, pour conclure trois jours de célébration du 80ᵉ anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

« Il faut la défendre aussi », a-t-il lancé en réponse à une dame plaidant dans le public pour une « Europe forte ».

La veille, il avait appelé à faire barrage à l’extrême droite dans une interview télévisée regardée par quelque 4,6 millions de Français.

720 eurodéputés

Quelque 370 millions d’électeurs européens sont appelés à élire, d’ici à dimanche soir, 720 eurodéputés pour un mandat de cinq ans, au terme d’une campagne dominée dans nombre de pays par un agenda fixé par l’extrême droite.

L’immigration s’est ainsi imposée dans nombre de pays européens comme l’un des thèmes principaux de la campagne.

« Ils se trompent sur tellement de choses, à commencer par l’immigration », a affirmé Keith O’Reilly, informaticien de 41 ans, à la sortie de son bureau de vote.

Avec quelque 20 % de sa population née à l’étranger et un nombre record cette année de demandeurs d’asile, l’Irlande n’a pas échappé à la règle. Quelque 3,5 millions d’électeurs irlandais sont appelés vendredi à élire 14 eurodéputés.

Des candidats issus de l’immigration ont été menacés pendant leur campagne et des centres d’accueil incendiés, après des émeutes anti-migrants sans précédent à Dublin en décembre dernier, à la suite d’une attaque au couteau contre des enfants.

Marge de manœuvre réduite ?

En République tchèque, où quelque 8,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir 21 députés européens, les candidats doivent surtout lutter contre l’indifférence de leurs concitoyens, parmi les plus eurosceptiques de l’Union européenne.

En 2019, lors du précédent scrutin, la République tchèque s’était distinguée par le deuxième taux d’abstention le plus élevé de toute l’Union européenne, juste derrière son voisin slovaque.

« Beaucoup de gens ici pensent qu’ils n’auront aucune influence sur ce qui se passe au Parlement européen », expliquait ainsi récemment Frantisek Gaspar, adjoint au maire du village de Vresova, dans l’ouest du pays.

Cette longue séquence électorale s’achèvera dimanche, jour de vote en particulier en Allemagne et France, après une campagne où le soupçon de manipulations de la part de la Russie a été régulièrement dénoncé.

La poussée attendue de l’extrême droite ne devrait pas néanmoins bouleverser le rapport de forces au sein du nouveau Parlement, selon plusieurs analystes.

La « grande coalition » des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait ainsi conserver la majorité. Sa marge de manœuvre pourrait néanmoins être beaucoup plus réduite, et elle pourrait avoir besoin de forces d’appoint, sur sa droite, laissant augurer d’intenses tractations.

Selon les sondages, le Parti populaire européen (PPE, chrétiens-démocrates) devrait rester la première force politique, suivi des sociaux-démocrates.

L’enjeu est la troisième position, actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d’Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale : les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le RN français).

Un commentaire

  1. Eh bein c’est comme toujours les dernières décennies, les gens disent « je veux plus d’argent, plus de vacances, plus de place. » et les politiciens disent: « Soyez contents de vivre en paix. » Et il n’y a aucun politicien qui se met devant le micro et dit que c’est impossible que chacun ait une maison, que chacun ait des vacances comme les instituteurs, que chacun ait une Porsche. Aucun. Bien que les gens veulent le savoir.

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