Un homme a ouvert le feu jeudi soir en pleine projection dans un cinéma de Louisiane (sud des Etats-Unis), tuant deux personnes et en blessant neuf autres, avant de mettre fin à ses jours, dernière fusillade en date à endeuiller les Etats-Unis, a annoncé la police.
«Nous ne pensons pas qu’il y ait d’autres personnes impliquées» dans la fusillade, a déclaré à la presse le colonel de police Michael Edmonson. «Il semblerait que le tireur soit mort après s’être tiré une balle et après avoir tiré plusieurs coups de feu», a déclaré le chef de la police locale, Jim Craft.
La fusillade a eu lieu dans le cinéma Grand 16 de la ville de Lafayette pendant la projection de la comédie «Crazy Amy» («Trainwreck» en version originale), presque trois ans jour pour jour après le massacre de 12 personnes perpétré dans un cinéma du Colorado (ouest). Un jury délibère actuellement pour déterminer si la peine de mort sera appliquée dans cette affaire qui avait fait 12 morts.
Le tireur de jeudi, dont l’identité n’a pas été dévoilée, est un homme blanc de 58 ans. La police n’a donné aucune indication sur ses motivations éventuelles.
Des images de télévision montrent des dizaines de voitures de police et d’ambulances devant le cinéma. Les blessés ont été transportés à l’hôpital, a dit Clay Henry, du service Acadian Ambulance, à la chaîne de télévision CNN.
Trois des victimes seraient dans un état critique, selon la même source.
Des témoins ont raconté des scènes de panique dans la salle de cinéma où les tirs ont commencé une trentaine de minutes après le début du film. Une centaine de personnes assistaient à la séance, selon des témoins.
«Prières pour Lafayette au Grand Theater», a tweeté le gouverneur républicain de Louisiane et candidat à la Maison Blanche, Bobby Jindal, arrivé rapidement sur les lieux.
Bobby Jindal a apporté son soutien aux victimes et aux premiers secours. «Lafayette est une communauté forte», a-t-il déclaré. «C’est une affreuse nuit pour les Etats-Unis.»
«Il n’y a aucune raison justifiant que le mal fasse irruption dans la vie des gens qui sont juste sortis pour se distraire», a-t-il dit.
Frustration d’Obama
Bobbby Jindal a raconté qu’une enseignante s’était jetée devant son amie pour la protéger. Blessée à la jambe, elle a eu «la présence d’esprit» d’actionner la sonnette d’alarme. «Même dans les pires moments, cela fait ressortir le meilleur de nous-mêmes».
Le chef de la police locale a précisé que quatre policiers avaient pu entrer dans le cinéma peu après 19H30 (00H30 GMT) et qu’ils avaient entendu des coups de feux puis découvert le corps du tireur décédé sur place.
L’actrice Amy Schumer, tête d’affiche de la comédie potache de Judd Apatow projetée au moment de la fusillade, s’est dite «le cœur brisé» sur Twitter.
Cette fusillade intervient au moment où un jury du Colorado délibère pour condamner ou non à mort James Holmes, reconnu coupable du meurtre de 12 personnes lors d’une fusillade dans un cinéma d’Aurora en juillet 2012 pendant la projection du film de Batman, «The Dark Knight Rises».
Cette nouvelle tuerie intervient aussi après une longue série de fusillades aux Etats-Unis dont la dernière en date pas plus tard que la semaine dernière dans des installations de l’armée à Chattanooga, dans le Tennessee (sud), faisant 5 morts.
De manière presque concomitante, la chaîne de télévision BBC a diffusé dans la nuit une interview du président américain Barack Obama dans laquelle il affirme que sa plus grande frustration à la Maison Blanche c’est de ne pas avoir pu réglementer les armes à feu aux Etats-Unis.
«Quand vous regardez le nombre d’Américains tués depuis le 11-Septembre par le terrorisme, c’est moins de 100. Si vous regardez le nombre de gens qui ont été tués par la violence due aux armes à feu, ça va chercher dans les dizaines de milliers», a-t-il dit. «Et ne pas être capable de résoudre ce problème est pour nous quelque chose d’éprouvant.»
AFP