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États-Unis : Trump va signer un nouveau décret migratoire


Le président américain Donald Trump, le 14 février 2017 à Washington. (Photo : AFP)

Donald Trump reprend l’offensive lundi sur l’immigration et la sécurité, avec un nouveau décret contre les voyageurs de certains pays musulmans et contre les réfugiés, l’occasion de reprendre la main après un week-end de controverses avec son prédécesseur sur l’espionnage.

Le sujet est brûlant mais correspond aux promesses de campagne du républicain, qui s’est engagé à mettre en place une politique de «vérification extrême» aux frontières afin d’empêcher des infiltrations jihadistes. Son premier décret, signé une semaine après son arrivée au pouvoir, avait créé un tollé mondial, Donald Trump étant accusé de discrimination envers les musulmans, potentiellement anticonstitutionnelles. La nouvelle version est censée achever le même but, tout en passant l’obstacle de la justice, qui avait suspendu l’application du texte initial.

Il avait tenté de fermer la porte aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane pendant 90 jours, y compris les détenteurs de visas valides et, dans un premier temps, les résidents permanents, créant la confusion dans les aéroports américains et à l’étranger. Cette fois, selon la conseillère Kellyanne Conway, les détenteurs de «cartes vertes» et de visas seront explicitement protégés. Et les Irakiens ne feront plus partie des nationalités interdites de territoire américain. Les cas d’anciens interprètes irakiens de l’armée américaine stoppés aux aéroports avaient choqué jusque dans le camp politique du président.

Les six autres pays visés (Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) devraient toujours l’être. Le texte du nouveau décret n’a pas été publié par la Maison Blanche, et on ignore à quelle heure Donald Trump le signera. Un juge fédéral de Seattle avait suspendu le 3 février l’application du premier texte – une décision confirmée en appel – la justice estimant que le gouvernement n’avait pas démontré l’imminence de graves atteintes à la sécurité nationale.

Depuis, Donald Trump avait annoncé une version mieux calibrée, sans l’improvisation de la première tentative, quand les agents d’immigration manquaient de consignes. Selon Mme Conway, le nouveau texte entrera en vigueur le 16 mars. Un autre changement concerne les réfugiés. Initialement, l’entrée de tous les réfugiés était suspendue pendant 120 jours, mais dans le cas des réfugiés syriens, la suspension était indéfinie. Mme Conway a indiqué que les Syriens ne seraient pas traités différemment des autres réfugiés.

Affaire russe

«Les gens verront six ou sept points majeurs sur ce décret, qui clarifie qui est couvert», a expliqué Kellyanne Conway. Le changement de terrain est bienvenu pour la Maison Blanche, qui a passé le week-end à défendre les accusations de Donald Trump contre Barack Obama. Le président a accusé son prédécesseur d’avoir ordonné des écoutes téléphoniques contre la Trump Tower. C’est là que se trouvent son domicile et ses bureaux à New York. Donald Trump n’a apporté aucune preuve à ses allégations très graves.

«Comment le président Obama a-t-il pu tomber assez bas pour mettre mes téléphones sur écoute pendant la période sacrée des élections. C’est Nixon/Watergate», avait-il lancé sur Twitter samedi. Des allégations rejetées par l’entourage de l’ancien président démocrate et par l’ancien directeur du renseignement, James Clapper, mais que l’exécutif continuait à défendre lundi. «Le président croit fermement que l’administration Obama a peut-être mené des écoutes téléphoniques à la Trump Tower», a déclaré une porte-parole, Sarah Huckabee Sanders, sur NBC. La porte-parole n’a pas été en mesure de dire si Donald Trump se fondait sur des articles de presse ou sur des informations confidentielles pour justifier ses accusations.

Mais en demandant au Congrès, le Parlement américain, d’enquêter, Donald Trump a lui-même fait le lien avec les affaires russes dans lesquelles il est empêtré depuis le début de son mandat. Le FBI et plusieurs commissions parlementaires enquêtent sur les piratages russes contre le parti démocrate pendant la campagne présidentielle de 2016. Un volet de ces investigations s’intéresse à d’éventuelles collusions entre des proches du candidat Trump et des responsables russes, ce que le locataire de la Maison Blanche dément. Ces controverses surviennent alors que le chef de l’Etat américain avait reçu un accueil favorable pour son discours devant le Congrès mardi dernier, à la tonalité très «présidentielle».

Le Quotidien/AFP