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États-Unis : Mattis s’en prend à la Chine et la Corée du Nord


Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis s'en est pris samedi à la Corée du Nord mais aussi à la Chine, lors d'un déplacement à Singapour. (photo AFP)

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis s’en est pris samedi à la Corée du Nord mais aussi à la Chine, et a tenté de rassurer les alliés asiatiques des Etats-Unis quant aux engagements de Washington à leurs côtés.

Il a commencé par la Corée du Nord dont, a-t-il dit, le programme nucléaire militaire est « une menace pour nous tous ». « Il est par conséquent impératif que nous fassions tous notre part pour soutenir notre objectif commun de dénucléarisation de la péninsule coréenne », a-t-il ajouté lors d’un sommet sur la sécurité à Singapour, appelant la communauté internationale à coopérer sur cette question.

La Corée du Nord a procédé lundi à un nouveau tir de missile balistique, dernier en date d’une série de tirs de missiles et d’essais nucléaires, en violation des résolutions de l’ONU.

Le régime communiste cherche à se doter d’un missile intercontinental capable d’atteindre les côtes américaines, ce qui, selon le président américain Donald Trump, « n’arrivera pas ». « Les actions du régime sont manifestement illégales au regard du droit international », a insisté M. Mattis. « Il y a un consensus international fort que la situation actuelle ne peut pas continuer », a-t-il poursuivi.

« L’administration Trump est encouragée par l’engagement renouvelé de la Chine à travailler avec la communauté internationale vers la dénucléarisation » de la péninsule, a-t-il encore souligné.

Cette recherche de la coopération de Pékin sur le dossier coréen inquiète depuis quelque temps les pays d’Asie qui sont en dispute territoriale avec la Chine, et qui craignent que Washington ne sacrifie leur intérêt au dossier coréen.

« Mépris »

M. Mattis s’est employé à les rassurer samedi en critiquant également le programme chinois de revendication par la force de la quasi-totalité de la mer de Chine.

Il a, à ce propos, dénoncé le « mépris » de la Chine pour ses voisins et « son dédain du droit international », avec son programme de « militarisation » de la mer de Chine.

Il a critiqué « l’ampleur et les effets » des énormes travaux entrepris ces dernières années par l’armée chinoise pour construire et renforcer des îles ou îlots artificiels, sur lesquels des infrastructures, dont des pistes d’atterrissage, sont installées, dans des eaux revendiquées par plusieurs des voisins de la Chine.

« Nous allons devoir travailler ensemble », a-t-il lancé, pressant les États de la région impliqués, notamment le Vietnam, les Philippines et la Malaisie, de rechercher des solutions par le dialogue.

Fin mai, Washington avait suscité la colère de Pékin en envoyant un bâtiment de la marine américaine, le Dewey, « à moins de 12 milles nautiques » du récif de Mischief, appelé Yongshu en chinois, qui fait partie de l’archipel des Spratleys en mer de Chine méridionale, une zone que Pékin revendique en quasi-totalité.

L’opération visait, selon Washington, à défendre la « liberté de navigation » dans ces eaux contestées.

Le général He Lei, chef de la délégation chinoise, a affirmé que « la situation en Asie-Pacifique (était) généralement sure et positive » malgré quelques problèmes qui surgissent de temps en temps.

« La question nucléaire sur la péninsule coréenne reste compliquée et non résolue », a-t-til toutefois admis.

Il s’est également plaint des « pays individuels qui protègent leur sécurité grâce à des alliances militaires, ou en profitant de l’insécurité dans d’autres pays et qui n’hésitent pas à provoquer des troubles ».

Le Quotidien / AFP