Pour freiner la transmission du virus, la région espagnole de Galice interdit depuis jeudi de fumer dans les rues et en terrasse sans une distance minimale de sécurité : une mesure qui intéresse d’autres régions comme celle de Madrid.
Cette région de 2,7 millions d’habitants du nord-est de l’Espagne a décrété l’interdiction de retirer son masque pour fumer dans un lieu public s’il n’est pas possible de respecter une distance d’au moins deux mètres entre les personnes.
La Société espagnole d’épidémiologie avait demandé dès juin l’interdiction de fumer en extérieur car « les fumeurs qui sont infectés et asymptomatiques peuvent émettre des gouttelettes contenant le virus et faire courir des risques au reste de la population ». D’autres régions telles que Madrid, la Castille-et-León et Castille-La Manche, au centre, et l’Andalousie, au sud, étudient la possibilité de prendre la même mesure.
Cette décision inédite dans le pays et apparemment en Europe, s’ajoute à la multiplication d’autres mesures prises par les régions face au rebond du Covid-19 en Espagne, le plus fort d’Europe occidentale, avec près de 330 000 cas. Plusieurs régions ont déjà instauré des confinements partiels et ont restreint les activités nocturnes et les réunions à moins de dix personnes. Le masque est obligatoire dans toute l’Espagne, à l’exception des îles Canaries.
« Un peu disproportionné », selon des épidémiologistes
« Si nous voyons que la possibilité législative qu’offre la Galice peut être adaptée, alors nous le ferons », a indiqué jeudi le responsable de l’autorité sanitaire de la région de Madrid, Enrique Ruiz Escudero. L’Organisation mondiale de la santé a signalé que les fumeurs peuvent être plus exposés à la contamination et augmenter les risques de transmission du virus, fumer impliquant de se toucher la bouche avec les doigts.
Bien que la décision de la Galice ait été saluée par plusieurs épidémiologistes, d’autres ont mis en doute son efficacité. « Nous n’avons pas encore d’information scientifique suffisamment solide qui démontre que la fumée de tabac puisse transmettre la maladie en milieu ouvert (…) donc prendre des mesures aussi extrêmes que l’interdiction, je crois que c’est un peu disproportionné », a estimé le Dr Fernando Garcia, du Centre national d’épidémiologie.
LQ/AFP