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Espagne : l’immunité des politiciens et de la famille royale pourrait sauter


Le roi Felipe VI (de dos) et le Premier ministre Pedro Sanchez. (photo AFP)

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a proposé lundi une réforme constitutionnelle destinée à mettre fin aux protections juridiques dont bénéficient les hommes politiques, les juges ou la famille royale dans un pays ébranlé par de nombreux scandales de corruption.

« Notre gouvernement va proposer à la chambre (des députés) une réforme de la Constitution pour en finir avec ces protections », a annoncé le socialiste lors d’un événement marquant les 100 jours de son arrivée au pouvoir. Le but est « que les citoyens croient de nouveau en la politique » alors que la société réclame « l’égalité entre les citoyens et leurs représentants », a-t-il ajouté.

En Espagne, les membres du gouvernement, les parlementaires, la famille royale ou les magistrats bénéficient d’une certaine protection juridique qui implique qu’ils ne peuvent être jugés au civil ou au pénal que par le tribunal suprême, la plus haute institution judiciaire espagnole.

Pas au-dessus des lois

Globalement dans le pays, environ 250 000 personnes dont une majorité de membres des forces de l’ordre bénéficient d’une certaine forme de protection en matière judiciaire qui les distinguent des autres citoyens, avait indiqué en 2017 le président du tribunal suprême.

L’Espagne a été particulièrement ébranlée ces dernières années par de nombreux cas de corruption ayant touché jusqu’à la famille royale et favorisé l’émergence de nouveaux partis politiques, Podemos à gauche et Ciudadanos au centre-droit. Sanchez est lui-même arrivé au pouvoir le 1er juin grâce à une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy, coulé par un scandale de corruption impliquant son Parti Populaire (PP).

Ne disposant que de 84 députés sur 350, Sanchez aura besoin de l’appui du PP, première force à la chambre des députés et qui détient la majorité absolue au Sénat, une réforme constitutionnelle nécessitant le soutien de trois cinquièmes de chaque chambre. « Si nous nous montrons tous à la hauteur, cette réforme entrera en vigueur seulement 60 jours après son dépôt », a insisté Sanchez.

LQ/AFP

Un commentaire

  1. Il doit y avoir à peu près autant de corruption que dans les autres pays européens, c’est juste que le système espagnol est moins rodé pour la dissimuler si efficacement. On n’entend jamais parler de corruption au-dessus des Pyrénées ! Curieux, n’est-ce pas ? Je suis Français, né dans un département du Sud gouverné pendant 40 ans par un socialiste. Le népotisme y était légion… mais la justice n’a jamais osé enquêter. La magistrature espagnole est-elle plus libre ?