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Espagne : les socialistes accusent Podemos


Le leader de Podemos, Pablo Iglesias. (photo AFP)

Le Parti socialiste espagnol a accusé vendredi la gauche radicale Podemos d’avoir torpillé les négociations tripartites avec les centristes sur la formation d’un gouvernement, plus de trois mois après les élections législatives en Espagne.

« Aujourd’hui (Pablo) Iglesias et Podemos ont claqué la porte au changement attendu par des millions d’Espagnols », a déclaré le porte-parole socialiste Antonio Hernando, après l’annonce par Podemos d’une consultation de ses militants pour rejeter le programme de gouvernement proposé par les socialistes et les centristes de Ciudadanos.

Jeudi soir, le PSOE, arrivé en deuxième position aux législatives du 20 décembre, avait obtenu que Podemos, troisième, participe à une réunion avec Ciudadanos, parti avec lequel Pablo Iglesias refusait jusque-là de négocier en vue de la formation d’un gouvernement.

Mais vendredi matin, Ciudadanos puis Podemos ont évoqué un échec de cette réunion. Le chef de Podemos Pablo Iglesias a notamment assuré que ses interlocuteurs avaient repoussé d’office ses propositions.

« Nos propositions ont été accueillies avec immobilisme et je peux dire que nous sommes sortis très déçus de cette réunion », a dit Pablo Iglesias, avant d’ajouter que ses interlocuteurs avaient répondu « non » à toutes ses propositions.

Selon lui, Ciudadanos a refusé toute modification du programme de gouvernement que ce parti a signé avec les socialistes, tandis que le PSOE a écarté l’entrée de Podemos dans un gouvernement qui respecterait une répartition proportionnelle des portefeuilles. Enfin, Ciudadanos a refusé toute entrée de Podemos au gouvernement.

M. Iglesias a du coup annoncé une consultation des militants, du 14 au 16 avril, pour leur demander s’ils voudraient qu’il soutienne la formation d’un gouvernement de centristes et socialistes ou un « gouvernement de changement » composé notamment de socialistes et Podemos. Il a laissé entendre qu’en cas de victoire de la première option, qu’il rejette, il assumerait ses « responsabilités », sans aller jusqu’à parler de démission.

Les partis ont jusqu’au 2 mai pour parvenir à un accord, faute de quoi de nouvelles élections devront être organisées en Espagne, le 26 juin, après six mois de blocage politique.

 

Le Quotidien / AFP