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Espagne : le roi boycotté par une partie des députés


Le roi Felipe VI a dû affronter la défiance d'une partie des députés, principalement régionalistes (Photo : AFP).

La présence du roi d’Espagne Felipe VI au parlement lundi pour l’ouverture formelle de la législature a divisé les députés, une bonne partie de la gauche radicale refusant de l’applaudir tandis que les séparatistes boycottaient la cérémonie.

« Nous n’avons pas de roi », a lancé Gabriel Rufian, représentant du parti indépendantiste catalan ERC, pour expliquer le boycott de cette cérémonie par son parti et d’autres formations séparatistes catalanes, basques ou galicienne. Ces formations disposent au total de 29 sièges sur 350 à la chambre des députés. « Les forces politiques indépendantistes, souverainistes et républicaines signataires de cette déclaration veulent manifester le fait que la monarchie espagnole et son plus haut représentant, le roi d’Espagne, ne nous représentent pas », a ajouté M. Rufian dont la formation a apporté début janvier un soutien indispensable à la reconduction au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez, qui gouverne en coalition avec la gauche radicale de Podemos.

La plupart des députés de Podemos – formation ouvertement républicaine – sont eux restés les bras croisés ou ballants et n’ont pas applaudi le roi, contrairement aux députés des autres grands partis comme le Parti socialiste de M. Sanchez ou le Parti Populaire (droite). Le chef de Podemos, Pablo Iglesias, un des vice-présidents du gouvernement, et les autres ministres représentant la gauche radicale ont en revanche applaudi le monarque, ce que M. Iglesias n’avait pas fait lors de la précédente cérémonie similaire en 2016. Les députés du parti nationaliste basque PNV ont eux aussi refusé d’applaudir le roi.

«L’Espagne doit être le pays de tous»

Sur la radio Cadena Ser, la présidente de la chambre des députés, la socialiste Meritxell Batet, a souligné que le boycott habituel du roi par les séparatistes « relève de leur liberté » mais aussi « de leurs contradictions » car ils acceptent « certaines règles du jeu et pas d’autres ». Felipe VI, accompagné par la reine Letizia et ses deux filles, a conclu son discours en soulignant que « l’Espagne ne pouvait pas être le pays des uns contre les autres, elle doit être le pays de tous et pour tous ».

AFP