Les restes du dictateur espagnol Francisco Franco seront exhumés jeudi du mausolée monumental dans lequel ils reposent près de Madrid, a annoncé lundi le gouvernement espagnol.
Ils seront ensuite transférés au cimetière du Pardo, dans la banlieue de la capitale espagnole, une opération qui se déroulera « en présence de la famille du dictateur », précise le gouvernement dans un communiqué. « L’exhumation comme la ré-inhumation se feront dans l’intimité, en présence de ses proches » et de la ministre de la Justice Dolores Delgado, ajoute le communiqué.
La famille Franco avait déposé en vain plusieurs recours en justice pour conserver la dépouille du dictateur dans le grandiose mausolée de marbre du Valle de los Caidos, surmonté d’une gigantesque croix, construit dans les montagnes à 50 kilomètres au nord-ouest de Madrid.
L’Église pas opposée
Dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait fait de l’exhumation de Franco une de ses priorités afin que le mausolée ne soit plus un lieu d’apologie du franquisme. Le 25 septembre, la Cour suprême espagnole a rejeté le dernier recours déposé par la famille, validant la décision du gouvernement socialiste d’exhumer les restes.
L’Église catholique espagnole avait ensuite assuré qu’elle ne s’opposerait pas à l’exhumation de Franco, enterré depuis 1975 dans une basilique que le dictateur avait lui-même fait construire, notamment par des milliers de prisonniers républicains. Sa tombe y est installée en bonne place près de l’autel.
Franco avait dirigé l’Espagne en dictateur depuis la fin de la guerre civile qu’il avait gagnée en 1939 jusqu’à sa mort en 1975.
LQ/AFP