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Espagne : la dépouille de Franco exhumée


Vingt-deux membres de la famille du dictateur assistaient à cette exhumation. (photo AFP)

La dépouille embaumée du dictateur espagnol Francisco Franco est sortie jeudi de l’imposante basilique creusée dans la roche du mausolée du « Valle de los Caidos » où il a été exhumé, selon les images diffusées par la télévision nationale.

Le cercueil était porté par huit membres de sa famille dont son arrière petit-fils Louis de Bourbon, cousin éloigné du roi d’Espagne Felipe VI et considéré par les légitimistes comme le prétendant au trône de France. Il doit être désormais transféré au cimetière de Mingorubbio dans le nord de Madrid, où repose l’épouse du dictateur.

L’exhumation de son mausolée monumental de Francisco Franco, le vainqueur de la sanglante guerre civile (1936-1939) qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer jusqu’à sa mort en 1975, a commencé jeudi matin, 44 ans après la fin d’une dictature dont les plaies ne sont toujours pas refermées.

Vingt-deux membres de la famille du dictateur assistaient à cette exhumation. Le gouvernement espagnol était lui représenté par la ministre de la Justice Dolores Delgado.

Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a fait du transfert de la dépouille du « Caudillo » une priorité dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, pour que ce mausolée, qui n’a pas d’équivalent dans d’autres pays d’Europe occidentale ayant été dirigés par des dictateurs, ne puisse plus être un « lieu d’apologie » du franquisme. Promise pour l’été 2018, l’opération a été retardée de plus d’un an par les recours en justice successifs des descendants du dictateur, qui avait pris en 1936 la tête d’un soulèvement militaire contre le gouvernement républicain élu et mené une répression sanglante après sa victoire.

Ordonnée par Franco en 1940 pour célébrer sa « glorieuse Croisade » catholique contre les républicains « sans Dieu », la construction du « Valle de los Caidos » (« La vallée de ceux qui sont tombés ») à une cinquantaine de kilomètres de Madrid a duré près de 20 ans et été réalisée par des milliers de prisonniers politiques.

Ce complexe monumental est surplombé par une croix de 150 mètres de haut visible à des dizaines des kilomètres à la ronde. Au nom d’une prétendue « réconciliation nationale », le « Caudillo » y avait fait transférer les corps de plus de 30 000 victimes de la guerre civile : des franquistes mais aussi des républicains, sortis de cimetières et de fosses communes sans que leurs familles en aient été informées. Depuis sa mort en 1975, sa tombe, située au pied de l’autel de la basilique, y était toujours fleurie.

LQ/AFP

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