Vainqueur des élections législatives espagnoles dimanche, le socialiste Pedro Sanchez n’a pas de majorité absolue mais au moins trois options pour se maintenir au pouvoir.
Gouvernement minoritaire
Il peut continuer à gouverner en minorité avec 123 sièges contre 85 pendant ses dix premiers mois au pouvoir, en négociant au cas par cas des soutiens au Parlement. « Nous allons l’essayer », a annoncé lundi la numéro deux du gouvernement, Carmen Calvo.
Il peut ouvrir son gouvernement à la gauche radicale de Podemos (42 sièges), qui ne demande que ça. Ensemble ils seraient à onze sièges de la majorité absolue de 176 députés. L’appui de petits partis régionaux, dont les nationalistes basques du PNV (6 sièges) permettrait à cette coalition de réunir 175 députés.
Dans ce cas, Sanchez pourrait être intronisé chef du gouvernement par le Parlement si une partie des séparatistes catalans s’abstiennent lors du deuxième tour du vote d’investiture.
Sanchez aurait pour avantage de se passer ainsi du soutien d’indépendantistes catalans encombrants – la droite n’a cessé de l’accuser d’être leur « otage » ces derniers mois.
Avec les séparatistes catalans
Sanchez juge que ces derniers, qui ont gagné du terrain en passant de 17 à 22 sièges, « ne sont pas fiables ».
Après avoir soutenu son arrivée au pouvoir en juin avec Podemos et le PNV, ils ont précipité la fin du mandat du socialiste en rejetant son budget.
Une alliance avec Podemos et Gauche républicaine de Catalogne (ERC, 15 sièges), le plus modéré des deux partis catalans, lui donnerait une majorité de 180 sièges.
Le leader d’ERC, Oriol Junqueras, n’a pas fixé de « ligne rouge » à un soutien à Sanchez.
Mais les indépendantistes catalans continuent de réclamer un référendum d’autodétermination que Sanchez refuse. Et une telle majorité pourrait éclater si les dirigeants séparatistes, dont Junqueras, actuellement jugés à Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 sont lourdement condamnés.
Avec les libéraux de Ciudadanos
C’est la coalition la plus simple mathématiquement : 180 sièges pour les deux partis qui avaient déjà tenté sans succès de s’allier en 2016 pour propulser Sanchez au palais de la Moncloa.
Mais le parti libéral et anti-indépendantiste d’Albert Rivera refuse un tel pacte.
Fort du score obtenu dimanche où il est passé de 32 à 57 sièges, il ne cache pas son ambition de devenir un jour le premier parti de droite alors que le Parti Populaire s’est effondré (66 sièges).
Sanchez n’a lui écarté aucune hypothèse mais ses militants ont été clairs : « pas avec Rivera! ».
AFP