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Escalade entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, des sites militaires frappés


Le ministère de la Défense arménien a confirmé que des zones sur son territoire avaient été touchées. (photo AFP)

Le ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan a annoncé mercredi avoir frappé deux sites de lancement de missiles en Arménie utilisés selon lui pour viser des zones civiles dans le conflit au Nagorny Karbakah.

Le ministère de la Défense arménien a confirmé que des zones sur son territoire avaient été touchées, tout en niant avoir frappé l’Azerbaïdjan et affirmant se « réserver » désormais « le droit de viser toute infrastructure ou équipement militaire sur le territoire de l’Azerbaïdjan ».

C’est la première fois depuis la reprise des hostilités dans cette région séparatiste que Bakou reconnait avoir frappé sur le territoire de l’Arménie. Bakou affirme que ses forces armées avaient remarqué dans la nuit sur le sol arménien le déploiement de systèmes de lancements de missiles prêts à être utilisés, dans une zone proche de la région séparatiste du Nagorny Karabakh, et les avoir détruits car ils étaient destinés à viser des zones civiles en Azerbaïdjan.

« Allégation dénuée de tout fondement »

La porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, a confirmé les frappes sur son sol mais démenti toute volonté de viser des zones civiles en Azerbaïdjan. « L’attaque a été effectuée sur la simple hypothèse que l’équipement en question allait frapper des zones civiles en Azerbaïdjan. Il va sans dire que cette allégation est dénuée de tout fondement », a-t-elle indiqué sur Twitter. « Pas un seul missile, obus ou projectile n’a été tiré en direction de l’Azerbaïdjan », a-t-elle ajouté.

Troupes azerbaïdjanaises et combattants séparatistes, ces derniers soutenus par Erevan, se battent depuis fin septembre au Nagorny Karabakh. La reprise des hostilités a fait officiellement plus de 600 morts, mais le bilan réel pourrait être bien plus lourd. Une trêve négociée sous l’égide de la Russie aurait dû entrer en vigueur samedi midi pour permettre au moins un échange de prisonniers et de corps mais elle n’a jamais été respectée.

Le Nagorny Karabakh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts dans les années 1990. Bakou accuse depuis l’Arménie d’occuper son territoire, et les heurts armés y sont réguliers. Mais les hostilités en cours sont les plus graves depuis 1994. Après près de 30 ans d’impasse diplomatique, le président azerbaïdjanais a juré de reprendre le contrôle de ce territoire par la force si nécessaire.

LQ/AFP