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Erdogan réclame plus de soutien de l’UE et de l’Otan


Sur la possibilité d'aides additionnelles, elle a assuré qu'"aucun chiffre" n'était en discussion (Photo : AFP).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé lundi lors d’une visite à Bruxelles un soutien accru à ses alliés de l’OTAN et de l’UE, malgré les critiques qu’il a suscité en déclenchant une nouvelle crise des migrants. M. Erdogan souhaite que ses partenaires occidentaux fassent davantage pour aider son pays dans le conflit en Syrie et pour faire face aux millions de réfugiés engendrés par les combats.

La visite du dirigeant turc dans la capitale de l’UE intervient après sa décision de faire pression sur les pays européens en ouvrant ses frontières au passage des migrants et des réfugiés sur son territoire. Des milliers de migrants, qui tentent de rejoindre l’Union, sont depuis regroupés à la frontière gréco-turque. « L’OTAN est dans un processus critique dans lequel elle doit clairement montrer sa solidarité avec l’alliance », a déclaré M. Erdogan, lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Cette solidarité doit se manifester « sans discrimination et sans poser de conditions politiques », a-t-il ajouté, jugeant « très important que le soutien » réclamé soit octroyé « sans plus tarder ». Après avoir rencontré M. Stoltenberg, M. Erdogan devait s’entretenir avec le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Tous deux ont exhorté le Turc à mettre un terme aux départs de réfugiés et de migrants et à négocier un nouvel accord en vertu duquel les membres de l’UE feraient davantage pour alléger la situation humanitaire à la frontière syrienne. M. Erdogan a tenu lundi des propos sévères à l’égard du gouvernement grec du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui a déjà reçu 700 millions d’euros de Bruxelles pour sécuriser ses frontières et faire face aux nouveaux arrivants. « Il est irrationnel et inconsidéré qu’un allié et un pays voisin désignent la Turquie comme responsable de l’immigration illégale », a déclaré M. Erdogan. M. Stoltenberg a de son côté rendu hommage au rôle de la Turquie, notant qu' »aucun autre allié n’a autant souffert des attaques terroristes, et aucun autre allié ne détient autant de réfugiés ». Il a assuré que le soutien de l’Otan se poursuivrait mais exprimé sa « grande préoccupation » sur les événements à la frontière gréco-turque.

La réunion de M. Erdogan avec Ursula von der Leyen et Charles Michel devait commencer peu après 18h. Le Belge a affirmé sa volonté d’avoir un dialogue « direct et ouvert » avec la Turquie, pour voir comment mettre en oeuvre « de part et d’autre » l’accord qui lit Ankara et l’UE sur les réfugiés. « Nous voulons porter les relations entre l’Europe et la Turquie à un niveau bien plus fort », a quant à lui lancé M. Erdogan à son arrivée à Bruxelles. Mme von der Leyen a elle aussi promis lundi de « relancer le dialogue » avec la Turquie, jugeant cependant « inacceptables », les « évènements à la frontière ». Le dialogue « ne sera pas bouclé ce soir, d’autres discussions devront certainement suivre », a-t-elle ajouté. Interrogée sur la possibilité d’aides additionnelles, elle a assuré qu' »aucun chiffre » n’était en discussion. Des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 28 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’UE.

Ankara estime l’aide financière de l’UE insuffisante

Cet accord prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara. Mais Ankara estime l’aide insuffisante pour la prise en charge de quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu’elle accueille depuis des années. Sur 6 milliards d’euros d’aide prévue, 4,7 milliards ont été engagés dont 3,2 milliards ont déjà été décaissés, selon la Commission européenne. Après la crise de 2015-2016 pour laquelle l’UE avait mis en place des solutions temporaires de relocalisation des migrants, la réforme des règles sur l’asile en Europe a calé. Mme von der Leyen a indiqué lundi que la Commission allait publier une nouvelle proposition « juste après Pâques ».

Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé qu’une coalition de pays « volontaires » de l’UE envisage de prendre en charge jusqu’à 1 500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques. Outre l’Allemagne, la France, le Portugal, le Luxembourg et la Finlande ont signalé leur volonté de participer. L’offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d’Idleb (Nord-Ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées. Plus de 1 700 d’entre eux sont arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés.

AFP

Un commentaire

  1. Et comme d’habitude la UE baisse son froc