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Erdogan et Poutine lancent la construction de la première centrale nucléaire de Turquie


Le premier réacteur de la centrale devrait entrer en fonction en 2023. (photo AFP)

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont donné mardi le coup d’envoi de la construction par le géant russe Rosatom de la première centrale nucléaire en Turquie, symbole des relations florissantes entre Ankara et Moscou.

« Dieu soit avec vous ! », a déclaré Erdogan lors d’un discours à Ankara retransmis par visioconférence sur le site du chantier de la centrale nucléaire d’Akkuyu, dans la province de Mersin (sud), où des ouvriers ont immédiatement fait couler du béton. « Nous assistons à un moment vraiment historique pour notre développement et pour notre coopération énergétique avec la Russie », avait peu avant déclaré le chef de l’État turc. « Il est difficile de surestimer l’importance de ce projet innovant d’ampleur », a déclaré Vladimir Poutine lors de la cérémonie.

La construction de la centrale, estimée à 20 milliards de dollars, fait partie d’un projet de développement qui vise à faire de la Turquie l’un des dix pays les plus riches du monde d’ici 2023, année du centenaire de la République turque. Les quatre réacteurs de la centrale répondront, selon Erdogan, à 10% de la demande en électricité de la Turquie, pays fortement dépendant de l’importation d’hydrocarbures pour satisfaire son appétit énergétique.

Le premier réacteur de la centrale devrait entrer en fonction en 2023, selon les deux présidents. Jusqu’à 10 000 ouvriers seront mobilisés, selon l’agence de presse étatique Anadolu, pour ce projet voulu depuis plus de 40 ans par Ankara et qui a suscité de vives critiques de la part des organisations de protection de l’environnement. Ce chantier, plusieurs fois retardé, avait notamment connu un coup d’arrêt lors d’une grave crise diplomatique provoquée par la destruction par l’aviation turque d’un bombardier russe à la frontière syrienne en novembre 2015. Mais leurs relations se sont depuis réchauffées et la Turquie et la Russie ont notamment mis de côté leurs différends sur la Syrie, où elles soutiennent des camps opposés, pour coopérer sur ce dossier.

Mercredi, les deux présidents seront rejoints dans la capitale turque par le chef de l’État iranien, Hassan Rohani, pour un sommet trilatéral consacré à la Syrie, où Moscou, Ankara et Téhéran se sont imposés comme les maîtres du jeu.

Le Quotidien/AFP