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En Russie, la nounou sanguinaire a été inculpée de meurtre


Au moment de son arrestation, près d'une station de métro, avec la tête de la fillette qu'elle gardait, Mme Bobokoulova se proclamait "kamikaze". (Photo AFP)

La nounou ouzbèke arrêtée à Moscou en train de brandir en pleine rue la tête d’un enfant décapité a été inculpée de « meurtre », a annoncé vendredi le comité d’enquête russe. Elle était diagnostiquée comme schizophrène « depuis longtemps ».

Goultchekhra Bobokoulova, 38 ans, « a été inculpée aujourd’hui pour meurtre d’un enfant en bas-âge », a déclaré le comité, chargé des enquêtes pénales en Russie. La nounou, originaire d’Ouzbékistan, ex-république soviétique d’Asie centrale en majorité peuplée de musulmans, est accusée d’avoir tué lundi d’un coup de couteau une fillette de quatre ans qu’elle gardait, puis d’avoir séparé la tête du corps.

Mme Bobokoulova, qui avait des antécédents psychiatriques d’après les enquêteurs, est également accusée d’avoir incendié l’appartement dans lequel vivait la victime avant de sortir dans la rue avec sa tête. Au cours de l’enquête, l’accusée qui est « depuis longtemps diagnostiquée schizophrène » selon le comité va subir des examens psychologiques et psychiatriques « visant à établir son état mental », précise le communiqué.

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« Se venger » des bombardements en Syrie

Les enquêteurs « prennent des mesures exhaustives pour étudier la personnalité de l’accusée et établir les mobiles du crime », ajoute la même source. S’exprimant d’Ouzbékistan, le père de la nounou, placée mercredi en détention au moins pour deux mois, a déclaré à un média russe qu’elle avait été internée en 2002, tout en assurant que depuis « tout est redevenu normal ».

Au moment de son arrestation, près d’une station de métro, avec la tête de la fillette qu’elle gardait, Mme Bobokoulova se proclamait « kamikaze ». « Je déteste la démocratie. Je suis terroriste. Je veux votre mort », avait-elle lancé. A l’occasion de sa présentation devant une juge mercredi, cette mère de trois enfants, divorcée, avait répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur son meurtre présumé que « c’est ce qu’Allah (lui) a ordonné » de faire.

Elle avait ensuite tenu des propos décousus, mêlant doléances et discours prophétique. « Allah envoie le second prophète pour donner des nouvelles de la paix, bonjour tout le monde », avait-elle ainsi déclaré. « J’ai faim, je vais mourir dans une semaine, c’est la fin du monde, on m’a interdit de manger. Salut tout le monde », a-t-elle ajouté.

Et jeudi, dans une vidéo selon toute vraisemblance tirée de son interrogatoire par la police et diffusée sur Youtube mais dont l’authenticité n’a pas pu être établie, elle affirme avoir tué l’enfant pour « se venger » des bombardements russes en Syrie. Son père affirme cependant qu’elle n’allait pas à la mosquée et ne portait pas de foulard.

Le Quotidien/AFP