La tempête tropicale Nate, qui fait route vers les États-Unis, s’est transformée samedi en ouragan de catégorie 1, après avoir fait au moins 28 morts et causé d’importants dommages lors de son passage en Amérique centrale.
« Nate s’est transformée en ouragan », a annoncé vers 5h GMT le Centre national des ouragans (NHC) américain alors que Nate longeait la côte caribéenne du Mexique et se trouvait à environ 150 km au nord de l’extrémité occidentale de Cuba.
L’ouragan se trouve en catégorie 1 sur les 5 que compte l’échelle Saffir-Simpson. Selon le Service Météorologique national du Mexique (SMN), Nate se déplace à 35 km/h avec des pointes de vent jusqu’à 150 km/h et devrait toucher les Etats-Unis aux premières heures de dimanche.
Au Mexique, le gouverneur de l’État de Quintana Roo, qui comprend la région touristique de Cancun, avait suspendu les cours dans les écoles dès vendredi après-midi, Carlos Joaquin demandant à la population de « ne pas baisser la garde » car, même si Nate ne devrait pas atteindre le territoire mexicain, elle pourrait provoquer de fortes pluies.
En anticipation de son passage dans le Golfe du Mexique, des plateformes pétrolières et gazières ont été évacuées.
Les autorités de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane dans le sud-est des États-Unis, ont imposé un couvre-feu vendredi après-midi ainsi que des mesures d’évacuation obligatoire et volontaire dans certaines zones de basse altitude, particulièrement vulnérables aux inondations.
Le sud-est des États-Unis a déjà été durement frappé en août par deux ouragans : Harvey au Texas et en Louisiane, qui a fait 42 morts et causé des dégâts matériels considérables, et Irma, qui, après avoir traversé les Antilles, a atteint la catégorie 5 et fait 12 morts en Floride.
Dévastation en Amérique centrale
Ponts détruits, routes inondées, arbres au sol et glissements de terrain : Nate a causé de lourds dégâts lors de son passage en Amérique centrale.
Le Costa Rica, le Nicaragua et le Honduras, les pays les plus durement touchés, commençaient à évaluer les dégâts alors que les pluies semblaient céder le pas. Sous la violence de la tempête, des villages entiers étaient coupés du monde dans plusieurs pays de la région.
Selon les derniers bilans officiels des services de secours, la tempête a fait 13 morts au Nicaragua, 10 au Costa Rica, trois au Honduras et deux au Salvador. Et ce bilan n’est que provisoire. Au Costa Rica, les équipes de secours recherchaient plus de 30 personnes disparues et plus de 5 000 ont dû trouver refuge dans des abris.
Le président Luis Guillermo Solis a décrété trois jours de deuil national en hommage aux dix personnes tuées, dont une fillette de trois ans emportée par une coulée de boue.
« Nous avons fait une évaluation très détaillée de la situation climatique, elle est en amélioration, sauf dans le nord-ouest et le sud. Cette situation est trompeuse car il va pleuvoir ce week-end et les sols sont saturés, donc les glissements de terrain sont possibles », a-t-il prévenu.
Dans ce pays, des villages situés sur la côte Pacifique restaient inondés vendredi matin alors que les équipes de secours cherchaient les personnes portées disparues.
Le gouvernement costaricien a par ailleurs appelé la population à prendre des précautions car les crocodiles vivant dans les rivières côtières peuvent s’approcher des maisons à cause des inondations.
Le Nicaragua semble le pays le plus touché par la tempête avec, d’après la vice-présidente et porte-parole du gouvernement, Rosario Murillo, plus de 10 000 personnes affectées par des inondations et coulées de boue. Des milliers de familles restaient privées d’électricité vendredi matin.
La région Caraïbes, en pleine saison des pluies, est encore sous le traumatisme des ouragans Irma, José et Maria qui n’ont cessé de la frapper ces dernières semaines, laissant des paysages de désolation et de nombreuses victimes derrière eux.
Le Quotidien/AFP