Les dirigeants de l’UE vont tenter de rassurer les Balkans occidentaux sur leur avenir européen mercredi et leur montrer qu’ils n’ont pas été oubliés durant la crise du nouveau coronavirus.
Ce sommet virtuel de l’Union européenne avec les représentants des six pays balkaniques était initialement prévu à Zagreb, capitale de la Croatie qui assure la présidence tournante du bloc.
Le virus, qui a tué plus de 250.000 personnes à travers la planète et durement touché l’Europe, s’est imposé à l’agenda d’un sommet qui devait initialement se focaliser sur les aspirations des six à rejoindre l’UE.
Avec moins de 500 morts, les 18 millions d’habitants des Balkans occidentaux ont évité pour l’heure un scénario explosif à l’italienne.
Mais les dirigeants européens veulent assurer de leur soutien cette région pauvre d’Europe, d’où émigrent en masse les professions médicales, à l’heure où la pandémie plombe l’économie du bloc et durcit ses frontières.
Bruxelles a annoncé une enveloppe de plus de 3,3 milliards d’euros pour aider les Balkans occidentaux à combattre le virus et redresser leurs économies.
Dans les premières semaines de la crise, la lenteur de l’UE avait ouvert un boulevard à la Chine et dans une moindre mesure à la Russie pour se poser en « sauveurs » en dépêchant dans la région des avions chargés de masques et autres tests.
« L’avenir est dans l’UE »
Depuis, les Européens sont montés au créneau pour souligner l’aide sanitaire conséquente injectée depuis 20 ans dans les Balkans occidentaux et les enveloppes spécifiquement destinées à lutter contre le virus.
Cette aide « confirme la solidarité forte » de Bruxelles, dit un communiqué de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. « Nous avons la responsabilité spéciale d’aider nos partenaires des Balkans occidentaux car leur avenir est clairement dans l’UE ».
L’Albanie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie sont à des stades divers de la procédure européenne.
Dans le peloton de tête, la Serbie et le Monténégro ont ouvert les négociations d’adhésion voici des années. La Bosnie et le Kosovo n’ont pas le statut de candidats.
En mars, après de multiples reports et atermoiements, Bruxelles a donné son feu vert à l’ouverture des pourparlers d’accession avec la Macédoine du Nord et, sous conditions, l’Albanie.
Le processus devrait durer des années alors que Tirana a été sommé de procéder à une réforme électorale et de continuer à réformer la justice.
« En bas de la liste »
« Le sommet va faire la démonstration de l’engagement renouvelé de l’UE pour les perspectives européennes des Balkans occidentaux », a déclaré une source diplomatique à Bruxelles.
Les candidats se verront également rappeler les réformes à mettre en oeuvre, a-t-elle ajouté.
Mais depuis l’entrée dans l’UE du dernier Etat membre, la Croatie en 2013, l’élargissement du bloc ne semble pas figurer parmi les priorités.
La crise sanitaire n’arrange pas les choses.
« La question de l’élargissement figure maintenant en bas de la liste des priorités de l’Union européenne. Elle l’était déjà de toute façon », déclare à l’AFP Senada Selo Sabic, analyste politique.
La procédure avait subi un revers majeur en octobre lorsque l’UE avait dit non à l’ouverture des pourparlers d’adhésion avec Skopje et Tirana à l’initiative de la France, du Danemark et des Pays-Bas.
Ce véto avait semé la consternation à Tirana et Skopje. Pour avancer sur la voie européenne, la Macédoine du Nord avait changé son nom à l’issue d’un processus compliqué afin de régler un long différend avec la Grèce.
Le président français Emmanuel Macron a depuis obtenu un durcissement du processus d’adhésion, devenu réversible.
AFP