Accueil | Monde | En Chine, un signe de victoire contre le virus

En Chine, un signe de victoire contre le virus


"Le message, c'est que sous la direction Xi Jinping, le pays a très bien maîtrisé l'épidémie, bien mieux que les États-Unis". (illustration AFP)

Victoire annoncée contre le virus : reportée en pleine épidémie, la session annuelle du Parlement chinois se tiendra finalement fin mai pour célébrer le retour du pays à la normale.

L’événement, qui réunit habituellement quelque 3 000 députés dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, s’ouvrira le 22 mai, a annoncé mercredi l’agence Chine nouvelle. « C’est une démonstration de force », assure le politologue Willy Lam, spécialiste de la Chine à l’Université chinoise de Hong Kong. Selon lui, « le message c’est que sous la direction Xi Jinping, le pays a très bien maîtrisé l’épidémie, bien mieux que les États-Unis » – où le virus a désormais tué plus d’Américains que la guerre du Vietnam.

La grand-messe annuelle du Parlement chinois aurait dû se tenir début mars. Mais, au plus fort de la crise épidémique, elle avait été reportée, un fait sans précédent depuis plusieurs décennies. La session plénière de l’Assemblée nationale populaire est censée afficher l’unité du pays, à grand renfort de drapeaux rouges et de votes à la quasi-unanimité.

« Les conditions sont réunies »

Réunir 3 000 députés à Pékin paraissait jusque-là impensable alors que le pays était soumis à des mesures drastiques de confinement et qu’une grande partie des Chinois se calfeutraient chez eux par peur de la contagion. A présent, la situation sanitaire « s’améliore progressivement » et « la vie économique et sociale reprennent progressivement leur cours normal », a assuré mercredi Chine nouvelle, pour qui « les conditions sont réunies » désormais pour convoquer le Parlement.

Quelques heures plus tard, la mairie de Pékin a annoncé la levée à compter de jeudi de la quarantaine obligatoire de 14 jours à laquelle sont soumises toutes les personnes arrivant dans la capitale chinoise. Cette mesure ne concerne toutefois pas certains voyageurs : ceux en provenance du Hubei (la province à l’épicentre de l’épidémie et dont Wuhan est le chef-lieu), ceux venant de zones de Chine encore considérées à haut risque, ou encore ceux arrivant de l’étranger.

Le coronavirus, détecté à la fin de l’an dernier dans le centre du pays, y a contaminé près de 8 3000 personnes, dont 4 633 mortellement, selon les chiffres officiels, avant de se répandre dans le monde entier. Après avoir tardé à réagir et même réprimé des lanceurs d’alerte, le pouvoir a pris des mesures radicales avec la mise de facto en quarantaine de la province du Hubei et la paralysie économique du pays.

Des lois sur la santé et l’hygiène

La convocation du Parlement est « le signe que la Chine est de nouveau sur pied, et que la machine économique continue de vrombir », estime Willy Lam. Selon lui, cette annonce vise également à rassurer les citoyens chinois après une forte contraction de l’économie au premier trimestre (-6,8%). La session annuelle parlementaire donne lieu à certaines annonces rituelles, comme l’objectif de croissance économique à suivre pour l’année en cours. Dans ses dernières prévisions, le Fonds monétaire international (FMI) dit s’attendre à une croissance « modérée » en Chine de +1,2% en 2020, avant une flambée de +9,2% l’an prochain à la faveur d’une reprise espérée de l’économie mondiale.

Chine nouvelle n’a pas précisé si la totalité des députés seraient physiquement présents à Pékin ou si la session parlementaire pourrait se dérouler en ligne pour certains d’entre eux. L’événement s’étire habituellement sur 10 jours, le temps d’enregistrer les décisions du Parti communiste chinois au pouvoir. Cette année, 17 lois relatives à la santé et à l’hygiène doivent être présentées aux députés. Au programme, notamment, figure l’interdiction du commerce illégal d’animaux sauvages et un renforcement de la législation pour la prévention des épidémies.

LQ/AFP