Le bourgmestre socialiste de Bruxelles, Yvan Mayeur, critiqué pour s’être fait généreusement rémunérer lorsqu’il était membre du comité de gestion du Samusocial, une association d’aide aux sans-abri, va présenter sa démission jeudi soir.
« Il va convoquer sa majorité pour lui présenter sa démission », a déclaré un membre de son cabinet, se refusant à toute précision. Le Samusocial bruxellois est une association sans but lucratif (ASBL). Plus de 98% de son budget provient de fonds publics (soit près de 12 millions d’euros), principalement de la région de Bruxelles-Capitale. Mais son statut de droit privé empêche jusqu’ici les autorités d’organiser un contrôle de sa gestion.
Le scandale a éclaté lorsque qu’un député régional d’opposition a révélé que l’association consacrait plus de 60 000 euros par an à la rémunération de ses administrateurs. Selon la télévision publique RTBF, Yvan Mayeur a perçu 16 800 euros bruts en 2015 et 18 900 euros l’an dernier en tant que membre du « bureau » du Samusocial, dont il a démissionné début 2017.
« Je ne suis pas dans la charité »
« Je suis assistant social, je ne suis pas dans la charité mais dans un travail professionnel. Est-ce que ça mérite une indemnité ? Je pense que oui. Je percevais en net, avec les ponctions en fiscalité, 700 euros par mois », s’est-il justifié jeudi dans une interview au quotidien belge Le Soir. « Il y avait et il y a toujours une justification liée à la masse de tâches accomplies », a-t-il ajouté.
Yvan Mayeur s’était abstenu de répondre aux questions lors d’un conseil municipal houleux mardi soir, laissant s’exprimer l’une de ses alliées, l’ex-présidente du Samusocial et actuelle présidente du Centre public d’action sociale (CPAS) de Bruxelles, Pascale Peraïta. Cette dernière, qui a quitté en pleine tourmente la tête du Samusocial la semaine passée, a quant à elle touché 17 080 euros bruts en 2015 et 18 900 euros en 2016, selon la RTBF.
A un an et demi des élections municipales, cette affaire déstabilise un peu plus le Parti socialiste, empêtré depuis des mois dans une affaire en Wallonie où des élus socialistes sont soupçonnés d’avoir bénéficié d’emplois fictifs.
Le Quotidien/AFP