Les présidents sortant et élu, François Hollande et Emmanuel Macron, ont déposé lundi côte à côte la traditionnelle gerbe des commémorations du 8 mai 1945 sur la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. La passation de pouvoir aura lieu dimanche.
La passation de pouvoirs avec le président élu Emmanuel Macron aura lieu dimanche à l’Elysée, a annoncé lundi François Hollande en marge des cérémonies du 8 mai à l’Arc de Triomphe à Paris auxquelles il a assisté avec son successeur. La passation de pouvoirs devrait se dérouler à 10 heures le 14 mai, a-t-on indiqué à l’Elysée.
Le chef de l’Etat a déclaré ressentir « beaucoup d’émotion » à donner, lors de ces cérémonies, « la marche à suivre » à Emmanuel Macron, qui, dans son parcours politique, l’a « suivi » puis « s’est émancipé » sans trahir, et « a été élu ». « Je voulais qu’Emmanuel Macron puisse être là, avec moi, à côté de moi, pour qu’une forme de flambeau puisse lui être passé puisque nous sommes aussi auprès de cette flamme » du Soldat inconnu, a déclaré le président sortant.
Questionné sur le fait de savoir si M. Macron était son « héritier », M. Hollande s’est défendu de vouloir « capter Emmanuel Macron ». « C’est vrai qu’il m’a suivi tout au long de ces dernières années quand j’étais moi-même candidat puis président, il a été ministre d’un gouvernement », a-t-il souligné. « Après il s’est émancipé, il a voulu présenter un projet aux Français. Il s’est présenté devant eux, il a été élu. Il est le président », a poursuivi M. Hollande.
« C’est à lui maintenant, fort de l’expérience qu’il a pu acquérir auprès de moi, fort aussi de ce que nous avons fait ensemble, de continuer sa marche », a-t-il encore dit. Son ancien conseiller ne l’a-t-il pas trahi en se présentant à l’Elysée? « Non, il a fait ce qu’il pensait devoir faire, et il l’a fait à mes côtés et ensuite il l’a fait seul. Et maintenant avec les Français. Et moi je lui adresse tous mes vœux de réussite ».
Si M. Macron a besoin de « conseils », « il sera toujours le bienvenu et moi je serai toujours à côté de lui », a affirmé le président sortant. Que fera-t-il au lendemain de la passation? « Je serai un citoyen de France et je serai attentif à la situation de mon pays. Je serai prêt à répondre à toutes les sollicitations qui me seront faites pour être utile mais le temps n’est pas venu. Pour l’instant, c’est à Emmanuel Macron d’avoir la responsabilité du pays ». Le président a confessé son « émotion » de présider à la dernière cérémonie du 8 mai, « et puis beaucoup d’émotion aussi, disons-le très franchement, très sincèrement, de donner à Emmanuel Macron la marche à suivre ».
Le président Hollande était venu chercher son successeur quelques instants auparavant dans les tribunes officielles de la place de l’Étoile, le saluant d’une brève accolade après avoir passé les troupes en revue. Ils étaient aussi côte à côte pour écouter la Marseillaise puis le Chant des partisans entonné par le chœur de l’armée française, puis tous deux ont signé le livre d’or et salué les anciens combattants et les « gardiens de la flamme » qui la ravivent chaque soir à 18H30 précises sur la tombe du Soldat inconnu.
.@fhollande et @EmmanuelMacron côte à côte et souriants pour les commémorations du #8mai1945 ➡️ https://t.co/3NhWuS7be9 pic.twitter.com/0eC3081GrO
— CNEWS (@CNEWS) 8 mai 2017
Auparavant, François Hollande avait déposé seul une première gerbe bleu-blanc-rouge en forme de croix de Lorraine au pied de la statue du général de Gaulle, au bas des Champs-Elysées, pour ouvrir ces commémorations du 72e anniversaire du 8 mai 1945. Il avait ensuite remonté la plus célèbre avenue du monde escorté par les motards et les cavaliers de la Garde républicaine, saluant les badauds d’un geste de la main depuis son véhicule.
Sarkozy lui dit « bravo »
Arrivé pour sa part avec quelques minutes d’avance place de l’Étoile, le leader d’En Marche! y avait été accueilli par plusieurs personnalités, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy qui lui a glissé un « bravo » lors d’une longue poignée de mains. Cette cérémonie qui s’est déroulée sous une éclaircie est aussi la réédition d’une situation similaire quand, en 2012, François Hollande, élu, avait déjà déposé cette gerbe traditionnelle, au côté de Nicolas Sarkozy, président sortant. Déjà, le 8 mai 1995, deux présidents étaient sous l’Arc de Triomphe, le sortant François Mitterrand, et l’entrant, Jacques Chirac. C’était alors une première.
Le Quotidien/AFP