Des élections locales au résultat meilleur que prévu donnaient vendredi un court répit à Theresa May, sans alléger la pression qui pèse sur elle. La Première ministre britannique, qui doit prendre des décisions cruciales sur le Brexit avec un gouvernement divisé.
Le parti conservateur de Theresa May s’est bien tiré du scrutin de jeudi, premier test depuis les désastreuses législatives anticipées de juin dernier à l’issue desquelles il avait perdu sa majorité. Mais cela ne change rien à l’équilibre des forces au sein du parti et parmi les députés, divisés entre partisans et adversaires du Brexit, qui font monter les enchères.
L’Union européenne attend toujours le plan britannique définissant les futures relations après le Brexit, en particulier le dispositif douanier, pour le sommet de juin à Bruxelles, en vue de conclure un accord sur les futures relations commerciales en octobre. Londres avait proposé l’an dernier deux options pour faciliter le commerce transfrontalier mais celle préférée par Mme May a été refusée tant par l’UE que par une majorité de son propre cabinet cette semaine. Dans le même temps, les députés europhiles pressent la Première ministre d’abandonner ses plans de quitter l’union douanière et battent le rappel en prévision des votes qui vont intervenir dans les mois à venir pour lui forcer la main.
Le Brexit approche, il faudra bouger
« Un mauvais résultat aux élections locales aurait encore accru la pression », dit Tim Bale, professeur de sciences politiques à l’université Queen Mary à Londres. « Mais cela ne change pas l’arithmétique parlementaire ni ce qu’elle propose en termes de relations douanières à l’UE », souligne-t-il. « Sa position n’est pas pire, mais elle reste un cauchemar », ajoute-t-il.
Depuis son arrivée au pouvoir après le référendum qui a décidé le Brexit en 2016, Theresa May a réussi à garder l’équilibre entre courants anti et pro-UE au sein de son gouvernement, surtout parce qu’elle a évité les décisions douloureuses. Mais plus l’échéance se rapproche – le Brexit est prévu le 29 mars 2019, suivi par une période de transition de 21 mois – moins cette position est tenable. « D’habitude, le défi pour un chef de gouvernement est de décider dans quelle direction avancer. A présent, elle va se demander si elle peut même avancer », relevait l’analyste James Forsyth dans la revue The Spectator.
AFP et Quotidien.