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Élections en Espagne : la droite en tête, talonnée par Podemos


Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, ce dimanche 20 décembre. Son parti serait le 2e du pays à l'issue de ces élections, tout juste devancé par la droite. (photo AFP)

Les Espagnols n’ont accordé qu’une courte victoire dimanche à la droite au pouvoir, qui perdrait la majorité absolue, et hissé Podemos, l’allié de Syriza, à la deuxième place, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes.

Les conservateurs du Parti populaire (PP), au pouvoir depuis 2011 en Espagne, arriveraient en tête des élections législatives avec 26,8 % des voix, selon ces sondages réalisés par TNS Demoscopia auprès de 177 000 personnes dimanche à la sortie des urnes.

Le nouveau parti de gauche radicale Podemos, né au début de l’année dernière, arriverait deuxième, avec 21,7 % des voix, dépassant le Parti socialiste ouvrier espagnol (20,5%) et l’autre parti émergent, le libéral Ciudadanos, qui obtiendrait 15,2% des voix.

Le chef du gouvernement espagnol sortant, le conservateur Mariano Rajoy, 60 ans, qui briguait sa réélection, perdrait ainsi la majorité à la chambre des députés, et avec moins de 30% des voix aura du mal à gouverner.

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Après 32 ans de bipartisme qui ont vu se succéder au pouvoir le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP), cette formation de gauche radicale issue du mouvement des « Indignés » inflige aussi sa pire défaite au Parti socialiste, qui avait déjà subi un cuisant échec en 2011.

Le PSOE emmené par Pedro Sanchez, 43 ans, arriverait cependant encore deuxième en nombre de sièges au Parlement, avantagé par une complexe loi électorale donnant davantage de poids aux régions rurales et aux petites provinces où il est mieux représenté. Le nombre d’indécis avait atteint des records. Certains ont hésité jusque devant l’urne à accorder leur confiance à l’un des deux nouveaux partis.

Podemos et Ciudadanos ont émergé à la faveur d’une crise sans précédent, qui a secoué non seulement l’économie mais aussi les institutions, ternies par la corruption touchant l’ensemble de l’establishment: partis traditionnels, grandes entreprises, syndicats, et même une fille du roi Juan Carlos.

« Régénération démocratique »

En 2011, Mariano Rajoy, déjà deux fois candidat, avait infligé à son adversaire socialiste Alfredo Perez Rubalcaba la pire défaite électorale du Parti socialiste après trois ans d’une crise qui laissait cinq millions de chômeurs dans son sillage.

Mais en 2015, rien n’était gagné. Le PP, qui avec 45% des suffrages s’était assuré une confortable majorité de 186 sièges sur 350 au Parlement, savait depuis des mois que la bataille était dure à gagner auprès d’une opinion publique traumatisée par une cure d’austérité sans précédent, assortie d’une réforme du code du travail limitant les droits des salariés et le chômage, touchant encore un actif sur cinq.

Mariano Rajoy, a parcouru 12 000 km, tenté de perdre son image distante, visité 19 provinces, et encaissé sans perdre son calme mercredi un coup de poing au visage de la part d’un jeune de 17 ans. L’homme a fait campagne sur son « sérieux », cherchant les voix des gens de sa génération: les 10,9 millions d’électeurs âgés de plus de 60 ans sur 34,6 qui vivent en Espagne.

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Une stratégie qui n’a pas suffi à bloquer l’ascension des partis émergents, Podemos, mais aussi Ciudadanos, du jeune Albert Rivera, 36 ans, populaire chez les jeunes cadres. Podemos promettait des mesures d’urgence sociale pour tous les laissés pour compte. Ciudadanos, une réforme en profondeur de l’Education et un contrat de travail unique, gommant les différences entre contrats indéterminés et précaires. Les deux exigeaient une « régénération démocratique » et davantage de transparence de la vie politique pour en finir avec la corruption.

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« Nous avons connu de longues années de bipartisme, il est temps de rénover la politique », a déclaré Francisco Pérez, 53 ans, yeux clairs et barbe grisonnante, en donnant son vote à Podemos à L’Hospitalet de Llobregat (Catalogne, nord-est), une ville ouvrière proche de Barcelone. « L’élite s’est distancée de la classe populaire et il n’y a plus de classe moyenne », estimait un peu plus tard à Madrid un concierge de 28 ans, Antonio Velasco, après avoir voté pour Ciudadanos.

 

AFP