En Egypte, l’ex-président Mohamed Morsi, destitué par l’armée en 2013, a été condamné à mort pour espionnage et trahison ainsi que pour des évasions de prison et des violences durant la révolte de 2011.
Morsi, premier président jamais élu démocratiquement en Egypte, peut faire appel.
Une centaine d’autres accusés, dont des dirigeants éminents de sa confrérie des Frères musulmans, ont également écopé de la peine capitale qui doit, pour tous les accusés, recueillir l’avis, non contraignant, du mufti d’Egypte avant d’être confirmée ou infirmée.
Mohamed Morsi avait déjà été condamné le mois dernier à 20 ans de prison pour avoir «usé de la violence, fait arrêter et torturer des manifestants», le 5 décembre 2012 devant le palais présidentiel.
Le tribunal qui le jugeait au Caire devait prononcer les verdicts dans deux procès: le premier concernant M. Morsi et 128 co-accusés, dont des membres des Frères musulmans, du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, pour des évasions massives de prison suivies de violences pendant la révolte populaire de 2011 ayant chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir; le second pour espionnage, de 2005 à 2013, notamment au profit du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran.
Dans ce second procès, M. Morsi, qui comparaissait souriant dans une cage insonorisée, a échappé à la peine capitale, dont ont écopé 16 accusés. Dans le procès pour évasion, le prédicateur islamiste qatari Youssef al-Qardaoui figure parmi les condamnés à mort mais il était jugé par contumace.
La condamnation de Mohamed Morsi s’inscrit dans le prolongement de la politique répressive menée contre la confrérie depuis le renversement de l’ex-raïs islamiste en juillet 2013. Depuis cette date, plus de 1 400 manifestants ont été tués et plus de 15 000 jetés en prison.
AFP