Un tribunal égyptien a condamné à mort jeudi 10 personnes pour le meurtre d’un policier chargé d’assurer la sécurité d’un des juges du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée en 2013, a affirmé un responsable judiciaire.
Le sergent Abdallah Metwally avait été abattu par balles en février 2014 alors qu’il traversait sur une mobylette un pont sur le Nil à Mansoura, à une centaine de kilomètres au nord du Caire.
Il faisait partie de l’équipe en charge de la protection du domicile d’un des juges de M. Morsi, qui comparaît dans plusieurs affaires.
Les peines capitales prononcées jeudi par un tribunal de Mansoura seront soumises, conformément à la loi égyptienne, à l’avis purement consultatif du mufti, a indiqué un responsable de la cour.
Elles seront ensuite confirmées ou commuées en peine de prison lors d’un verdict final, attendu le 7 septembre. A cette date, le tribunal prononcera également son verdict à l’encontre de 14 co-accusés, selon le responsable.
Dans un procès séparé, le même tribunal a condamné quatre pro-Morsi à mort et neuf autres à la prison à vie –dont huit par contumace– pour des actes de violences après l’éviction de M. Morsi.
Ils étaient notamment accusés « d’appartenance à un groupe terroriste », de port d’armes et de munitions illégal et d’avoir reçu un entraînement militaire dans la bande de Gaza palestinienne, auprès de la branche armée du Hamas islamiste, les brigades Ezzedine al-Qassam.
Depuis que l’armée a destitué M. Morsi, ses partisans sont la cible d’une répression sanglante, tandis que les autorités sont accusées d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire dans leur lutte contre les islamistes.
M. Morsi lui-même a été condamné à mort pour des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.
Il a écopé de la prison à vie soit 25 ans de réclusion et de 20 ans de prison dans deux autres affaires.
Ces verdicts sont susceptibles d’appels.
Des dizaines de milliers de pro-Morsi ont été arrêtés, et des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde.
La Cour de cassation a cependant annulé des dizaines de ces peines capitales et ordonné un nouveau jugement.
Parallèlement, des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attentats jihadistes.
AFP