Au moins 18 personnes, dont des femmes et des enfants, célébrant des fiançailles sont mortes noyées quand un cargo a heurté leur bateau sur le Nil au nord du Caire, où les recherches continuent pour retrouver les disparus.
La collision s’est produite mercredi soir dans la région de Waraq, un quartier pauvre de la banlieue nord de la capitale égyptienne. Les passagers célébraient des fiançailles à bord d’un petit bateau de plaisance, d’après des responsables de la sécurité. Souvent vétustes, ces bateaux, qui parcourent le Nil dans la capitale égyptienne, sont très fréquentés pour les célébrations et les fêtes.
Un général de police sur place a fait état d’un dernier bilan provisoire de 18 morts, après que des responsables de sécurité et des secours ont parlé de 21 personnes décédées. Il n’était pas clair dans l’immédiat combien de passagers étaient à bord du bateau de plaisance. « Il y a au moins cinq femmes et sept enfants parmi les victimes », a affirmé le porte-parole du ministère de la Santé Hossam Abdel Ghaffar.
Cinq personnes ont déjà été secourues du fleuve mais un nombre indéterminé de passagers sont portés disparus, selon le général de police.
Cet accident est le plus meurtrier du genre depuis avril 2011; 22 personnes sont alors mortes quand leur ferry a chaviré sur le Nil dans le sud de l’Egypte. Jeudi, plusieurs navettes de police et des plongeurs s’activaient à la recherche de disparus dans le fleuve. Des dizaines de personnes, dont des proches des victimes, étaient attroupées sur les berges du fleuve, certains exprimant leur colère face à la lenteur des opérations de sauvetage qui ont été ralenties par l’obscurité.
Des témoins ont affirmé que des pêcheurs avaient retiré des cadavres avant l’arrivée des secours. « Aux alentours de 20h/20h30, un cargo est entré en collision avec le bateau », a indiqué le frère du propriétaire du bateau de plaisance, Moustafa al-Souweissi, précisant que son neveu de dix ans était toujours porté disparu. « Le gouvernement ne fait rien, personne n’a demandé après nous », s’est plaint Ahmed Helmi, qui a perdu sept membres de sa famille dans la collision, dont deux enfants toujours portés disparus. M. Helmi, qui n’était pas à bord du bateau au moment du drame, a notamment critiqué les ressources limitées de la police pour les recherches.
Le site internet du quotidien étatique Al-Ahram a publié des photos montrant le petit bateau repêché par la police après le naufrage: une embarcation ouverte dotée de banquettes latérales, avec des barrières métalliques en guise de toit.
Le capitaine du cargo et trois de ses aides, accusés par le parquet d’homicide involontaire et de ne pas avoir respecté les mesures de sécurité nécessaires, ont été placés en détention provisoire pour une durée de quatre jours, a indiqué un responsable du parquet.
AFP
Des accidents fréquents
Les accidents de transport sont fréquents en Egypte, et sont le plus fréquemment imputables à des problèmes de maintenance et à des négligences. En juillet 2010, cinq personnes sont mortes noyées quand leur bateau a chaviré, durant une excursion organisée par leur église.
En février 2006, plus de 1000 passagers avaient été tués dans le naufrage en Mer Rouge du ferry égyptien « al-Salam » reliant l’Arabie saoudite et l’Egypte, l’accident maritime le plus meurtrier de l’histoire du pays.
Et en décembre 1991, dans un incident similaire, 476 personnes sont mortes dans le naufrage du « Salem Express », un ferry reliant aussi l’Arabie saoudite à l’Egypte.