L’Unesco « suit de près » les événements en Afghanistan, se disant « particulièrement préoccupée par le sort des femmes et des enfants », a-t-on appris mercredi auprès de l’organisation.
L’agence de l’ONU basée à Paris, en charge de l’éducation, la science et la culture, s’inquiète pour les sujets de son ressort : l’éducation, notamment des filles, la sécurité des journalistes, la préservation du patrimoine…
« Nous sommes particulièrement préoccupés par l’impact du conflit sur les femmes et les filles. L’éducation est un droit humain fondamental et est indispensable à l’exercice des autres droits humains et au développement de l’Afghanistan », indique l’agence onusienne. « Nous appelons à la protection du droit à l’éducation pour tous sans aucune discrimination. Tous les étudiants, les enseignants et le personnel éducatif doivent avoir accès à des environnements éducatifs sûrs. »
Sous le précédent régime taliban (1996-2001), les femmes avaient interdiction de sortir sans un chaperon masculin et de travailler, et les filles d’aller à l’école. Mais mardi, lors de leur première conférence de presse, les talibans se sont efforcés de rassurer et de convaincre qu’ils avaient changé, assurant notamment « s’engager à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l’islam ».
Le souvenir de Bamiyan
L’Unesco met aussi l’accent sur le nécessaire « respect de la liberté de la presse et la sécurité des journalistes, en particulier des femmes journalistes », soulignant que « le journalisme indépendant est essentiel pour fournir au public des informations vitales, notamment en période de crise ». Au moins sept journalistes ont été tués depuis le début de l’année en Afghanistan, selon l’Observatoire de l’Unesco sur les journalistes tués.
Enfin, l’organisation rappelle l’importance du patrimoine dans ce pays, « riche et diversifié, d’une grande valeur pour l’ensemble de l’humanité » et « qui doit être sauvegardé ». L’organisation cite notamment le musée national de Kaboul, le musée d’art islamique de Ghazni, les sites du patrimoine mondial de l’Unesco que sont le minaret et les vestiges archéologiques de Jam et le paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan.
C’est notamment à Bamiyan qu’en mars 2001 avaient été dynamités, sur ordre des talibans, deux Bouddhas géants sculptés au cœur d’une falaise au Ve siècle. La destruction de ces statues de 55 et 38 mètres de haut est considérée comme l’un des pires crimes archéologiques de l’histoire du monde.
LQ/AFP