La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a appelé jeudi le gouvernement britannique à « négocier et accepter » l’organisation d’un nouveau référendum d’indépendance, assurant que l’Ecosse ne voulait pas du Brexit programmé pour fin janvier.
« Nous appelons aujourd’hui le gouvernement britannique a négocier et à accepter le transfert de pouvoir qui autoriserait le Parlement écossais à organiser un référendum sur l’indépendance », a déclaré Mme Sturgeon lors d’une conférence de presse. Un « dossier constitutionnel et démocratique » de 39 pages, publié jeudi sur le site officiel du gouvernement écossais, présente les grandes lignes de ce projet. Le parti nationaliste écossais (SNP), dirigé par Nicola Sturgeon, a remporté la semaine dernière, lors des élections législatives, 47 des 59 circonscriptions disponibles dans la région. Selon la cheffe du parti, cette victoire dans les urnes lui confère « incontestablement » un « mandat » pour mettre en place un nouveau référendum, dont elle a précisé ne pas tenir le résultat « pour acquis » pour autant.
« L’Écosse a dit très clairement la semaine dernière qu’elle ne veut pas que le gouvernement conservateur la fasse sortir de l’UE », a insisté Mme Sturgeon. Un premier scrutin de la sorte, organisé en 2014, avait vu 55% des Écossais décider de rester sous la couronne britannique. Mais le Brexit a depuis changé la donne: contrairement au reste du Royaume-Uni qui avait voté à 52% en 2016 pour sortir de l’Union européenne, l’Écosse avait demandé à 62% à y rester. Le Premier ministre Boris Johnson a déjà fait savoir à plusieurs reprises son opposition à un nouveau référendum, considérant qu’un tel événement ne pouvait avoir lieu « qu’une fois par génération ».
La cheffe du SNP est consciente que « à court terme », elle se heurtera au refus du gouvernement, mais a prévenu Boris Johnson qu’il ne « devait pas se faire d’illusion sur le fait que ça signerait la fin de la question ». « Nous continuerons de défendre le droit démocratique de l’Écosse à choisir », a prévenu la leader nationaliste, s’engageant à poursuivre la lutte « de façon raisonnable et réfléchie ».
LQ / AFP