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Éclatements de pneus en France : Goodyear convoqué le 13 mai en vue d’une éventuelle inculpation


L'enquête a été ouverte en 2016 à Besançon, dans l'est de la France. (Photo : AFP)

Le géant américain du pneumatique Goodyear est convoqué devant un juge d’instruction français le 13 mai en vue d’une éventuelle inculpation dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires.

Le géant américain du pneumatique Goodyear est convoqué devant un juge d’instruction français le 13 mai en vue d’une éventuelle inculpation dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l’origine d’accidents mortels en France, a annoncé jeudi le parquet.

L’enquête a été ouverte en 2016 à Besançon, dans l’est de la France, après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36. Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.

Outre les « homicides involontaires », l’enquête porte également sur les chefs de « tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise » et « pratiques commerciales trompeuses », a précisé le procureur de Besançon Étienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires.

Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication sur deux de ses modèles de pneumatiques, les Marathon LHS II et II+, mais de ne pas en avoir averti suffisamment ses clients: à partir de 2013, Goodyear a mis en place des « programmes volontaires d’échange » des pneus défectueux, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés.

Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel « impératif », selon le magistrat, qui évoque une pratique « systémique de dissimulation », destinée à ne pas « induire de perte de confiance chez les consommateurs ». Les accidents auraient « peut-être » pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel, selon lui.

Le juge d’instruction « a convoqué deux personnes morales », a détaillé M. Manteaux: la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg.

Le juge interrogera leurs représentants légaux pour déterminer s’il y a lieu de les inculper ou pas sur ces trois chefs, a-t-il ajouté.

« Derrière chaque accident (…) il y a des victimes », a tenu à rappeler jeudi la lanceuse d’alerte Sophie Rollet, très émue à l’annonce de ce développement judiciaire.

Elle s’est surtout dite inquiète du fait que certains des pneus défectueux soient « encore en circulation » – en l’occurrence, sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, selon le procureur. Pour écarter tout danger, a plaidé Mme Rollet, il faudrait « l’officialisation d’un RAPEX », un programme de rappel d’urgence à l’échelle de l’Union européenne.

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