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Échange d’amabilités entre Erdogan et Netanyahu


Les relations entre la Turquie et Israël se sont crispées l'année dernière autour de nombreux sujets, notamment lors du passage en juillet d'une loi controversée votée par le Parlement israélien et définissant Israël comme l'État-nation du peuple juif. (photo AP)

Les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan et israélien Benjamin Netanyahu, tous deux en pleine campagne électorale, ont échangé de nouvelles invectives mercredi avec des accusations de « massacrer des enfants » pour l’un et de « génocide kurde » pour l’autre.

« Qu’il ne nous donne pas de leçons. Eh Netanyahu, tiens-toi bien. Tu es un tyran », a déclaré le chef de l’État turc lors d’un meeting à Ankara, après que le Premier ministre israélien l’eut traité de « dictateur ».

Recep Tayyip Erdogan, en campagne pour des élections locales le 31 mars, a également accusé le dirigeant israélien d’avoir « massacré des enfants palestiniens ». Il a aussi qualifié le Premier ministre israélien de « voleur », faisant allusion à l’inculpation du dirigeant israélien dans trois affaires de corruption présumée.

Cette passe d’armes entre les deux dirigeants a démarré après qu’Ankara a violemment critiqué Benjamin Netanyahu (photo), en campagne pour les élections législatives du 9 avril, pour avoir déclaré dimanche qu‘Israël n’était pas l’État-nation « de tous ses citoyens », mais « uniquement du peuple juif », et donc pas de l’importante communauté arabe.

Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc, a dénoncé mardi le « racisme flagrant » manifesté selon lui par le Premier ministre israélien.

« Erdogan, le dictateur turc, s’en prend à la démocratie israélienne alors que ses prisons sont remplies de journalistes et de juges turcs. Quelle plaisanterie », a répliqué Benjamin Netanyahu dans un message diffusé par ses services durant la nuit de mardi à mercredi.

Il a renchéri mercredi sur Twitter en qualifiant là aussi de « plaisanterie » le fait que Recep Tayyip Erdogan « prêche la démocratie et les éthiques de la guerre » alors qu’il « envoie des dizaines de milliers d’opposants politiques en prison, commet un génocide contre les Kurdes et occupe Chypre-Nord ».

«Ne nous provoque pas, nous n’entrerons pas dans ce jeu»

Le président turc a également évoqué mercredi les heurts qui ont opposé la veille des policiers israéliens et des Palestiniens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, déplorant que les policiers et militaires israéliens pénètrent sur ce lieu saint.

« Ne nous provoque pas. Nous n’avons jamais opprimé un juif dans ce pays, nous n’avons jamais fait à une synagogue ce que vous faites (sur l’esplanade des Mosquées). Ne nous provoque pas, nous n’entrerons pas dans ce jeu », a-t-il mis en garde.

Ce à quoi Benjamin Netanyahu lui a répondu : « Il vaut mieux qu’il ne se mêle pas de Jérusalem (…). Erdogan peut apprendre de nous comment respecter toutes les religions et protéger les droits de l’Homme ».

Les relations entre la Turquie et Israël se sont crispées l’année dernière autour de nombreux sujets, notamment lors du passage en juillet d’une loi controversée votée par le Parlement israélien et définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif.

Recep Tayyip Erdogan, qui se considère comme le champion de la cause des Palestiniens, avait alors critiqué Israël, le décrivant comme l’État « le plus fasciste et le plus raciste au monde ».

AFP