Une équipe de scientifiques internationaux a appelé mardi au développement de nouveaux vaccins contre la fièvre hémorragique Ebola, mettant en garde contre un excès d’optimisme lié à un recul des cas d’infection.
Les essais des deux vaccins jugés les plus prometteurs ont démarré début février au Liberia. (Photos : AFP)
« Malgré la baisse des taux d’infection observée en Afrique de l’Ouest, le risque que l’épidémie actuelle d’Ebola ne puisse être entièrement maîtrisée demeure », explique dans un rapport de plus de 80 pages Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust, la plus importante fondation médicale britannique, qui fait partie de cette équipe.
« Le développement accéléré de vaccins candidats (à l’agrément) est essentiel », a ajouté Jeremy Farrar, selon qui il est possible de vaincre l’épidémie en cours cette année « si nous poursuivons les efforts remarquables » déployés jusqu’ici. « Nous ne devons pas nous montrer complaisants », a-t-il ajouté.
Jeremy Farrar co-préside le groupe « Team B », mis en place en novembre et rassemblant 26 experts internationaux afin de surveiller les efforts accomplis au niveau mondial pour développer des vaccins en urgence. Selon leur rapport, « le modèle de fabrication de vaccins commerciaux n’est pas adapté à la nécessité de développer et déployer rapidement de nouveaux vaccins ».
S’ils admettent que la baisse du nombre de cas d’Ebola rend les essais cliniques « aléatoires », ils jugent qu’ils doivent se poursuivre pour permettre le développement de futurs vaccins. Et mettent en garde : « la possibilité de voir l’EVD (la maladie à virus Ebola) devenir endémique (…) est réelle et très inquiétante ».
Début février, Jeremy Farrar avait regretté l’arrêt des essais cliniques menés au Liberia d’un traitement par voie orale, le brincidofovir, en raison du déclin de la maladie. La société américaine Chimerix, qui le fabrique, avait décidé de ne plus participer à ces essais.
En revanche, les essais des deux vaccins jugés les plus prometteurs ont démarré au même moment au Liberia. Il s’agit du ChAd3, développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) avec l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), et du rVSV-ZEBOV de l’agence de santé publique du Canada (PHAC), dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits et coopère avec la société américaine NewLink Genetics.
AFP