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Droits de l’homme en Chine: l’UE « extrêmement préoccupée »


La Chine affirme être un pays régi par l’État de droit, mais la justice y reste étroitement soumise au Parti communiste. (photo: AFP)

L’ambassade de l’Union européenne (UE) en Chine s’est dite vendredi « extrêmement préoccupée » par la situation des droits de l’homme dans le pays, notamment en matière de liberté d’expression et de justice.

« Chacun de nous continue à être personnellement témoin des réussites de la Chine dans l’amélioration de la vie de ses citoyens », note l’UE. Elle cite les services sociaux, la couverture santé, l’éducation ou encore la lutte contre les violences conjugales.

« Toutefois, nous restons extrêmement préoccupés par le refus continu de la Chine d’accorder à ses citoyens d’autres droits de l’homme fondamentaux », poursuit le communiqué publié sur le site internet de l’ambassade.

Comme chaque 10 décembre, l’ONU fêtera dimanche la Journée internationale des droits de l’homme. L’UE s’exprime dans ce cadre.

L’ambassade européenne souligne avoir été « profondément troublée » en 2017 par la « détérioration de la situation » en matière de liberté d’information, d’expression et d’association, notamment sur internet.

Contrôle renforcé d’internet, des religions, des militants des droits de l’homme: depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012, la Chine assiste à une réduction des libertés, destinée à garantir la sacro-sainte stabilité du régime.

De nombreux avocats ont ainsi été inquiétés, interpellés voire emprisonnés depuis l’été 2015.

L’UE a indiqué vendredi regretter la mort en détention en juillet du dissident et prix Nobel de la Paix 2010 Liu Xiaobo. Elle a également appelé à libérer plusieurs personnalités emprisonnées, notamment l’avocat des droits de l’homme Jiang Tianyong et le militant et universitaire ouïghour Ilham Tohti.

La Chine affirme être un pays régi par l’État de droit. Mais la justice y reste étroitement soumise au Parti communiste. Les tribunaux ont un taux de condamnation de plus de 99%, et les enquêtes y sont parfois faussées par des aveux obtenus sous la contrainte.

La télévision d’État diffuse régulièrement, depuis plusieurs années, des confessions vidéos de suspects réalisés avant même leur procès.

« Les accusés doivent avoir accès aux avocats de leur choix et aux membres de leur famille, et ne doivent pas être soumis à des aveux forcés et publics, à la torture ou à d’autres mauvais traitements », a souligné l’ambassade européenne.

Le Quotidien/ AFP