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Donald Trump au chevet du Texas, meurtri par les inondations


Donald Trump arrive à la Maison Blanche le 27 août 2017 après un week-end à camp David, la résidence de campagne présidentielle. (Photo : AFP)

Donald Trump était attendu mardi au Texas, frappé par des inondations sans précédent causées par la tempête Harvey, avec la volonté d’afficher l’unité du pays face à cette «terrible tragédie».

Accompagné de la «First lady», Melania Trump, le président américain ne se rendra pas à Houston, quatrième ville du pays, sous la menace constante de la montée des eaux, mais devrait s’arrêter plus à l’ouest pour constater sur le terrain les dégâts dans cet immense Etat du sud, le deuxième du pays par la taille. «L’état d’esprit des gens est incroyable», a-t-il souligné lundi, évoquant l’entraide entre voisins, entre amis ou entre «inconnus» face à cet ouragan dévastateur, le plus puissant à frapper le territoire américain depuis Katrina en 2005.

«Nous sommes une famille américaine, nous nous battons ensemble», a-t-il martelé, soucieux de se poser en rassembleur, rôle qu’il n’a, en sept mois à la Maison Blanche, jamais réussi à endosser ou incarner, tant il a généré de crises et alimenté les divisions. Sur le terrain, la mobilisation pour venir en aide aux victimes des inondations était maximale. L’agence fédérale des situations d’urgence, Fema, se prépare à accueillir 30 000 personnes dans des centres d’accueil d’urgence dans la région.

«Je n’ai jamais rien vu de tel», confiait Mike, 37 ans, membre d’une petite communauté de fermiers située à une heure de route de Houston qui s’est mobilisée lundi pour aider ses habitants fuyant face à la montée des eaux. A bord de son embarcation, il fait le va-et-vient sur l’important axe routier Interstate 10 où l’équivalent d’un an de pluie est tombé en quelques heures.

« Heureuse d’être en vie! »

Aux abords de Houston, un calme inhabituel emplissait les longues étendues, en l’absence de circulation automobile. De vastes terres étaient inondées, et dans les villes les magasins restaient fermés, les trottoirs déserts. Trempée jusqu’aux os, une famille de Houston ne cachait pas sa joie après avoir été évacuée dans une barque à moteur d’une police venue en renforts d’une autre région. «Heureuse d’être en vie!» s’est écriée Latitia Rodriguez, secourue avec son mari, ses enfants et petits-enfants.

Greg Abbott, le gouverneur du Texas, a mobilisé lundi la totalité des 12 000 soldats de la Garde nationale du Texas, après en avoir activité 3 000 dans un premier temps. Ce corps de réservistes, composés de civils participant à des entraînements réguliers dans l’armée, aura pour tâche la sécurité et les secours. Les précipitations ont déjà dépassé largement les 50 centimètres depuis jeudi dans la région. Certains lieux en sont à plus de 70 centimètres. Et des zones pourraient encore recevoir 40 à 50 cm de précipitations cette semaine, selon le service météorologique national.

Le pic des inondations ne devrait donc être atteint que mercredi ou jeudi, a prévenu son directeur, Louis Uccellini. Le coeur de la tempête, qui se déplace lentement, doit repasser sur le golfe du Mexique mardi avant de remonter vers le nord-est mercredi, frappant ainsi le sud-ouest de la Louisiane.

Reconstruction « longue »

Des évacuations obligatoires ont été ordonnées dans certains quartiers de la ville de Richmond, ainsi que dans le comté de Jefferson, tandis qu’à Houston, ces évacuations n’étaient pas obligatoires mais recommandées par endroits. Les autorités n’avaient de cesse de répéter que les inondations étaient loin d’être terminées. Il y a tellement d’eau que des vannes ont dû être ouvertes dans deux réservoirs qui menaçaient de déborder à Houston.

L’agence Fema a annoncé que 8 500 fonctionnaires fédéraux étaient sur le terrain en renfort des autorités locales. Elle a fourni des moyens techniques et humanitaires, allant de groupes électrogènes à des repas ou la fourniture d’eau. «Je mettrais la note A+ au gouvernement fédéral», a déclaré le gouverneur Abbott, un républicain. «C’est probablement, l’une des plus grandes catastrophes naturelles de l’histoire américaine, si ce n’est la plus grande».

Donald Trump, qui a déjà évoqué une possible deuxième visite au Texas et un arrêt dans la Louisiane voisine ce week-end, a prévenu que la reconstruction serait «longue et difficile». Le président américain, qui est attendu mercredi dans le Missouri pour vanter les mérites d’une réforme fiscale annoncée depuis la campagne, a assuré que le Congrès débloquerait «très rapidement» les fonds nécessaires pour aider le Texas.

Le Quotidien/AFP