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Des inondations libèrent les animaux d’un zoo en Géorgie


Des images de la télévision Rustavi 2 ont montré un hippopotame nageant dans les rues inondées du centre de Tbilissi. (Photo : DR)

Au moins 12 personnes ont été tuées et plusieurs autres portées disparues après des inondations dévastatrices à Tbilissi, qui ont en partie détruit le zoo, libérant lions, tigres et hippopotames dans les rues de la capitale géorgienne.

Les autorités ont appelé dimanche les habitants de la ville à rester cloîtrés chez eux tandis que la recherche des animaux sauvages était encore en cours dans l’après-midi.

« Environ 20 loups, huit lions, des tigres blancs, des chacals, des jaguars ont été soit abattus par les forces spéciales ou sont portés disparus. Seulement trois de nos 17 pingouins ont pu être sauvés », a regretté la porte-parole du zoo de Tbilissi, Mzia Charachidze.

Des images de la télévision Rustavi 2 ont montré un hippopotame nageant dans les rues inondées du centre de Tbilissi, les secouristes luttant pour tenter de capturer l’animal avec des fusils tranquillisants. D’autres images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, avec un alligator pataugeant entre les voitures d’un parking ou encore un ours perché sur un climatiseur sur les murs d’un immeuble.

Sur la route vers le zoo, un journaliste a aperçu les cadavres d’un lion et d’un poney. Plusieurs maisons ont été emportées par le torrent et les principales routes du centre-ville sont couvertes de boue et d’arbres déracinés. Le cimetière a également été endommagé, avec plusieurs cercueils émergeant des tombes.

Le bilan toujours provisoire des autorités fait état de 12 personnes tuées dans les inondations, dont des secouristes, ainsi que de « plusieurs » disparus et 36 hospitalisations. « Les corps de trois personnes ont été retrouvées au sein de l’enceinte du zoo. Deux d’entre elles sont des employés », a précisé Mme Charachidze. « La plus grande partie du zoo est détruite. C’est un tourbillon infernal », a-t-elle ajouté.

« Châtiment divin »

Les inondations ont été provoquées par la crue de la rivière Vere qui, après plusieurs heures de pluies torrentielles, est sortie de son lit dans le centre-ville, envahissant les rues et les habitations. Le Premier ministre Irakli Garibachvili a fait état de « dégâts importants » pour les infrastructures de la ville, dont les rues ont été transformées en puissantes rivières, balayant les voitures.

Les équipes du ministère de l’Intérieur ont secouru de nombreuses personnes par hélicoptère alors que les pluies diluviennes ont provoqué un glissement de terrain sur une route en dehors de Tbilissi. Des dizaines de familles ont dû évacuer leurs maisons et des milliers de personnes étaient privées d’électricité et d’eau potable dans la capitale géorgienne où vit 1,2 million de personnes.

Dans les rues de Tbilissi, les habitants se sont joint aux services de secours pour les assister. « Des pans entiers de Tbilissi sont ravagés. C’est notre devoir d’aider les personnes touchées. Ensemble, nous allons reconstruire pour retourner à une vie normale dès que possible », a témoigné Jacob Janjulia, un étudiant de 21 ans venu aider les secouristes.

« C’est une si terrible tragédie. Des gens sont morts, beaucoup ont perdu leurs maisons. Je ne peux m’empêcher de pleurer », a raconté, en larmes, Anna Korinteli, une dentiste de 46 ans. Le président Guiorgui Margvelachvili a présenté ses condoléances aux familles des victimes après s’être rendu dans les zones dévastées par les inondations.

« Les pertes humaines que nous avons subies sont insupportables », a-t-il lancé alors qu’il observait les opérations de nettoyage sous l’oeil des caméras de la télévision. Le patriarche de l’Eglise orthodoxe géorgienne Ilia II a pour sa part évoqué une punition divine pour expliquer les inondations.

« Quand les communistes ont occupé la Géorgie, (…) ils ont ordonné que les cloches des églises soient fondues, le métal revendu et le zoo a été construit avec cet argent », a-t-il affirmé dans son sermon dominical. « Le zoo a été construit avec cet argent, sur ce pêché, et par conséquent, il ne peut prospérer en cet endroit. Il doit être déplacé ailleurs. Un pêché ne reste jamais sans châtiment », a-t-il poursuivi.

En mai 2012, cinq personnes avaient été tuées à Tbilissi par des inondations provoquées par de fortes pluies. Ces désastres ont mis en évidence le piètre état des habitations dans les quartiers les plus pauvres de la capitale géorgienne.

M.R/AFP