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Destitution de Trump : les démocrates pressent le Pentagone


Trois commissions - Affaires étrangères, Renseignement et supervision de l'exécutif - mènent l'enquête sur un rythme soutenu, en multipliant les auditions et les injonctions envoyées notamment à la Maison Blanche. (photo AFP)

Les élus démocrates enquêtant dans le cadre de la procédure de destitution de Donald Trump ont exigé lundi du Pentagone et du responsable budgétaire de la Maison Blanche qu’ils leur livrent des documents concernant l’affaire ukrainienne.

Ces documents, qu’ils exigent de recevoir d’ici le 15 octobre, sont « nécessaires » pour enquêter sur « les raisons de la décision de la Maison Blanche de suspendre une aide militaire cruciale pour l’Ukraine, expliquent, dans un communiqué, les présidents démocrates des trois commissions qui enquêtent à la Chambre des représentants.

Cette aide « avait été autorisée par le Congrès pour lutter contre l’agression russe », soulignent-ils. Ils ont informé le chef du Pentagone Mark Esper et le directeur du budget à la Maison Blanche, Russell Vought de ces injonctions dans deux lettres envoyées lundi.

L’opposition soupçonne le président américain d’avoir fait pression cet été sur son homologue ukrainien pour qu’il cherche des informations compromettantes sur son rival démocrate Joe Biden, en mettant notamment cette enveloppe d’assistance dans la balance. La Maison Blanche avait suspendu en début d’été plusieurs centaines de millions de dollars d’aide militaire destinée à l’Ukraine. Quelques jours plus tard, le 25 juillet, Donald Trump s’était entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et avait évoqué Joe Biden.

Infos de « première main »

Un lanceur d’alerte s’est alarmé de cette conversation téléphonique, jugeant que Trump avait « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020, avec une telle demande sur un rival politique. L’aide avait finalement été débloquée le 11 septembre. La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a annoncé le 24 septembre l’ouverture d’une enquête en vue d’une mise en accusation (« impeachment ») de Donald Trump.

Depuis, trois commissions – Affaires étrangères, Renseignement et supervision de l’exécutif – mènent l’enquête sur un rythme soutenu, en multipliant les auditions et les injonctions envoyées notamment à la Maison Blanche, au département d’État et à l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani.

Selon une source parlementaire, elles entendront mardi l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union européenne Gordon Sondland, un proche de Donald Trump qui a contribué à financer sa campagne. Puis ce sera vendredi au tour de Maria Yovanovitch, l’ancienne ambassadrice des États-Unis à Kiev que Donald Trump avait critiqué lors de son appel. Un deuxième lanceur d’alerte est sorti du silence pour livrer des informations sur l’affaire ukrainienne, a annoncé dimanche son avocat. Il s’agirait, comme le premier, d’un membre des services de renseignement, mais avec cette fois des informations de « première main ».

LQ/AFP