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Des opposants à Orban détournent ses affiches anti-Juncker


Ce ne sont plus le milliardaire George Soros et Jean-Claude Juncker qui apparaissent sur les affiches mais Viktor Orban et l'un de ses bras droits, Antal Rogan, avec des slogans tels que «vous avez le droit de savoir qu'un Hongrois sur six est né à l'étranger». (photo Momentum)

Plusieurs centaines d’affiches de la campagne controversée du gouvernement hongrois ciblant le président de la Commission européenne et le milliardaire George Soros ont été détournées par un groupe d’opposants, qui a affirmé lundi vouloir « rétablir les faits ».

« Nous avons entamé la première phase de notre campagne de vérité, nos militants ont déjà recouvert d’autocollants les mensonges des affiches existantes », a annoncé le mouvement d’opposition Momentum sur sa page Facebook, photos à l’appui. Les militants sont intervenus sur des centaines d’affiches parmi les milliers collées depuis la semaine dernière dans toute la Hongrie par le gouvernement de Viktor Orban pour décrier les politiques supposées de l’Union européenne, a indiqué Maria Gerencser, porte-parole de Momentum.

Sur les panneaux déployés par le Premier ministre national-conservateur figurent les visages ricanant de Jean-Claude Juncker et du milliardaire américain d’origine hongroise Georges Soros, bouc émissaire de Viktor Orban et des nationalistes. Tous deux incarneraient, selon le gouvernement hongrois, un supposé camp « pro-migration » que Budapest entend dénoncer à travers cette campagne placée sous le slogan « Vous avez aussi le droit de savoir ce que Bruxelles prépare ».

Les activistes de Momemtum ont laissé ce slogan visible mais ont recouvert les assertions sur le thème de l’immigration avec des autocollants « attirant l’attention sur les véritables faits que la population hongroise est en droit de connaître », selon Maria Gerencser.

«Le plus grand danger, c’est la corruption, pas l’UE»

Sur les affiches détournées, les Hongrois pouvaient donc lire des messages comme : « Les Hongrois ont le droit de savoir qu’il manque au moins 4000 professeurs dans les écoles » et « au moins 400 médecins dans les districts médicaux » et que « Viktor Orban est devenu l’homme le plus riche de la Hongrie ». « Selon nous, le plus grand danger pour la Hongrois, ce n’est pas l’UE ou Soros mais la corruption, les bas salaires, le manque de main d’oeuvre et l’émigration », ajoute Momentum sur Facebook.

La Commission européenne a également répondu à Budapest en expliquant pourquoi la campagne du gouvernement colportait de « fausses informations » sur l’immigration. Cette opération de communication de l’exécutif hongrois, soutenue par des spots vidéo et des messages dans les journaux, a suscité la colère de nombreux responsables européens, notamment dans le camp conservateur dont font partie tant Viktor Orban que Jean-Claude Juncker ou la chancelière allemande, Angela Merkel.

Les appels à exclure le dirigeant hongrois du Parti Populaire européen (PPE), qui rassemble les mouvements de la droite européenne, se sont multipliés. Momentum, nouvelle formation centriste animée par de jeunes militants et non représentée au gouvernement, avait déjà détourné une précédente campagne d’affichage du gouvernement hongrois contre l’UE.

AFP/LQ