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Des milliers de touristes fuient la Tunisie après le massacre


Les touristes s'empressent de prendre le premier vol disponible pour fuir la Tunisie. (Photo AFP)

Des milliers de touristes étrangers s’empressaient de quitter samedi la Tunisie au lendemain de l’attentat revendiqué par l’État islamique (EI), qui a fait 38 morts dont un grand nombre de Britanniques.

Dix cadavres ont déjà été identifiés – huit Britanniques, une Belge et un Allemand -, ont indiqué les autorités, en parlant de 39 blessés, notamment britanniques, allemands et belges.

Selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, aucune victime française n’a été identifiée « à ce stade », alors que le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré que son pays devait « se préparer à ce qu’il y ait un grand nombre de Britanniques parmi les victimes de l’attaque sauvage ».

Mais l’identification des victimes va prendre du temps, ont prévenu les autorités, la plupart d’entre elles étant en tenue de plage au moment du carnage et n’ayant pas leurs papiers sur elles.

Dès la nuit de vendredi à samedi, plusieurs bus ont été affrétés vers l’aéroport d’Enfidha, entre Tunis et Sousse. Treize vols étaient affichés au départ de l’aéroport, et le flot de départs des hôtels se poursuivait samedi. Selon le voyagiste belge Jetair, d’ici samedi soir 2 000 clients auront été rapatriés en Belgique. Le tour opérateur Thomson a annoncé l’envoi de dix avions pour rapatrier environ 2 500 touristes britanniques, ainsi que l’annulation de tous ses séjours la semaine prochaine dans ce pays.

Seuls les touristes étaient visés

L’attentat, commis vendredi par un étudiant tunisien contre les clients de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port el Kantaoui près de Sousse, à 140 km au sud de Tunis, est le pire de l’histoire récente de la Tunisie. Il a porté un nouveau coup au secteur vital du tourisme, trois mois après l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis, qui avait fait 22 morts, dont 21 touristes, également revendiquée par l’EI.

Se faisant passer pour un vacancier selon les autorités, l’étudiant qui avait caché son arme dans un parasol a ouvert le feu sur les clients sur la plage puis au bord des piscines de l’hôtel Riu Imperial Marhaba. Il a été ensuite abattu.

L’auteur présumé de l’attentat a été identifié comme Seifeddine Rezgui, un Tunisien né en 1992. Inconnu des services de police, il a agi seul « a priori », a précisé le secrétaire d’État aux affaires sécuritaires Rafik Chelly. « Il est entré habillé comme quelqu’un qui allait se baigner. Arrivé à la plage, il a utilisé son arme qui était cachée dans un parasol », a-t-il ajouté.

Selon un témoin tunisien, le tireur visait seulement les touristes. « Le terroriste nous a dit : ‘éloignez-vous, je ne suis pas venu pour vous’. Il ne nous a pas tiré dessus, il a commencé à tirer sur les touristes ». Dans son communiqué, l’EI affirme qu’un « soldat du califat » a « pu parvenir au but » en tuant « des sujets des Etats de l’alliance croisée », en référence à la coalition internationale antijihadistes.

Le Quotidien/AFP