Des milliers d’Iraniens ont commémoré mardi la prise, en 1979, de l’ambassade américaine à Téhéran.
Répliques de missiles et mannequins de Donald Trump et Benjamin Netanyahu pendus en public: des milliers d’Iraniens ont commémoré mardi la prise, en 1979, de l’ambassade américaine à Téhéran, dans une ambiance particulièrement vindicative cinq mois après les frappes d’Israël et des États-Unis. «Mort à l’Amérique, mort à Israël!», ont scandé dans la capitale iranienne les manifestants, dont de nombreux écoliers et étudiants, galvanisés par des chants révolutionnaires.Si ces rassemblements se tiennent tous les ans, «cette année, le pays subit une certaine pression» de la part des États-Unis et d’Israël, relève Mohammad Hossein, accompagné d’un ami arborant des vêtements siglés de la marque américaine Nike. «L’hostilité des États-Unis à notre égard ne cessera jamais. Chaque fois ils cherchent à nous avoir d’une autre manière», abonde Malek, un employé de 57 ans qui ne souhaite pas donner son nom complet.
Des drapeaux américains et israéliens sont brûlés et piétinés. Au dessus de la foule, des mannequins représentant le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se balancent, pendus à une grue, comme lors des exécutions publiques en Iran. Des participants déguisés en soldats israéliens portent des cercueils recouverts du drapeau d’Israël, une référence aux pertes israéliennes dans la bande de Gaza et durant le conflit contre l’Iran.
«C’est un devoir pour nous de venir»
Le 13 juin, Israël avait lancé une attaque surprise d’une ampleur inédite contre l’Iran, tuant des dizaines de hauts gradés iraniens et de scientifiques spécialisés dans le nucléaire. Ces frappes avaient déclenché une guerre de 12 jours entre les deux pays ennemis, durant laquelle les États-Unis avaient bombardé trois sites nucléaires iraniens, alors même qu’ils s’étaient engagés peu avant dans des pourparlers avec Téhéran.
«Notre pays a été sauvagement attaqué, des jeunes de notre âge sont morts et d’une certaine façon c’est un devoir pour nous de venir» à ce rassemblement, estime Sareh Habibi, une étudiante de 17 ans. Le long du cortège des répliques de missiles iraniens utilisés en juin contre Israël portent l’inscription «nous adorons combattre le régime israélien». Des centrifugeuses factices ont aussi été installées, pour rappeler que l’Iran campe sur son droit à développer ses activités nucléaires, qu’il affirme n’être qu’à des fins civiles, face à l’Occident qui le suspecte de vouloir se doter de l’arme atomique.