Le nouveau maire de Venise, Luigi Brugnaro, a interdit 49 livres pour enfants dans les écoles de la cité des Doges. Parmi lesquels des ouvrages sur les familles homoparentales, provoquant une vague de protestations.
Les petits Vénitiens n’auront plus accès à des livres sur le thème de l’homoparentalité comme Jean a deux mamans ou Le grand livre des familles. D’autres qui traitent du handicap, comme La petite casserole d’Anatole, Petit-bleu et petit-jaune, où deux amis jaune et bleu deviennent verts au contact l’un de l’autre, ou encore Ernest est malade figurent aussi sur la liste de ces 49 titres bannis.
Luigi Brugnaro, un entrepreneur étiqueté centre-droit et dont l’élection le 15 juin a mis fin à près de 30 ans d’hégémonie de la gauche à Venise, avait promis pendant la campagne cette interdiction au motif que « ce sont les parents qui doivent éduquer les enfants sur ces choses, pas l’école ». En réaction, des associations ont lancé un marathon de lectures publiques pour faire connaître ces 49 livres en 49 jours, et plusieurs bibliothèques du pays les ont mis à l’honneur sur des présentoirs proclamant « Livres à l’index, soyez rebelles, lisez-les ».
Dans un communiqué mercredi, le maire a assuré qu’il ne se laisserait pas « intimider », tout en précisant que faute de temps, il avait mis à l’index l’ensemble des 49 titres dont l’ancienne équipe municipale avait acheté un total de 1 000 exemplaires début 2014. Il s’agit pour l’instant « de vérifier sereinement et en pleine connaissance de cause, lesquels sont adaptés et surtout lesquels ne le sont pas, à des enfants de maternelle », a-t-il justifié, précisant qu’il lui faudrait auparavant « évaluer quelles sont les personnes les plus adaptées à cette sélection ».
Le Quotidien/AFP