L’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) a fait le point ce mardi sur la menace terroriste en Belgique, près d’un mois après les attentats de Bruxelles. Des informations ont été reçues selon lesquelles des nouveaux combattants de l’État islamique ont été envoyés vers l’Europe et la Belgique, indiqué l’Ocam.
Le niveau de la menace terroriste en Belgique reste à 3 (sur une échelle de 4), a ajouté le patron de l’Organe Paul Van Tigchelt. La menace terroriste signifie donc que le risque d’une attaque terroriste reste «possible» et «vraisemblable», quatre semaines après les attentats qui ont touché Bruxelles et Zaventem. «L’enquête s’est déroulée de manière intense et a connu de sérieuses progressions», a souligné Paul Van Tigchelt. «Mais le danger n’est pas écarté.»
De plus, l’Ocam a reçu des «signaux» montrant que des combattants (Foreign Terrorist Fighters) ont été envoyés par l’Etat islamique vers l’Europe, mais aussi la Belgique, ou qu’ils souhaitent revenir. Au sujet de ceux-ci, le patron de l’Ocam n’a pas fait davantage de commentaires.
«Ne pas compromettre l’enquête sur Younes Abaaoud»
Ces derniers jours, il a été question notamment du retour en Europe de Younes Abaaoud (15 ans), le jeune frère d’Abdelhamid considéré comme le cerveau des attentats de Paris et tué lors d’un assaut à Saint-Denis le 18 novembre. Le parquet a confirmé lundi avoir ouvert une enquête à ce sujet. Le jeune homme est pisté par les services de renseignement depuis que son frère l’a emmené en Syrie lorsqu’il avait 13 ans. À son sujet, le patron de l’OCAM a confirmé qu’il était «avéré que le jeune était parti ou avait été enlevé vers la Syrie», mais n’a pas donné plus d’informations sur sa position actuelle, «pour ne pas compromettre l’enquête en cours».
De son côté, Interpol a lancé il y a dix jours un avis de recherche concernant Hamza Bazaani, 23 ans, Belge suspecté de terrorisme. Ce dernier serait partie en Syrie avec son frère Yassin en 2013.
Les zones sécurisées
Ce mardi, Alain Lefevre, directeur général du centre de crise, est, lui, revenu sur les mesures de sécurité actuellement mises en place. «Après une analyse le 15 avril dernier, des mesures de sécurité renforcées ont été appliquées.» Ces dernières visent les sites stratégiques, comme Brussels Airport et les aéroports régionaux, les onze grandes gares du pays, les transports en commun (le métro bruxellois en particulier) ainsi que les sites nucélaires et radiologiques. Outre ces lieux, sont aussi concernées les «soft targets», endroits à forte concentration de personnes, soit par exemple les centres commerciaux ou les cinémas.
Concernant les appels qui ont été reçus au centre de crise le jour des attentats, Alain Lefevre indique que les élements «concernant la chronologie des faits sont gardés pour la commission d’enquête». «Quand le centre de crise reçoit une information, il faut la collecter, la vérifier, l’analyser, l’évaluer et, ensuite, décider de manière collégiale quelles sont les mesures à prendre au cas par cas. Il n’y a pas d’automatismes.» Après l’attentat dans le métro à Maelbeek, «beaucoup d’informations contradictoires ont par exemple été reçues», notamment concernant le lieu exact de l’attaque, a-t-il conclu.