Une semaine après les premières protestations autour d’une ferme ariégeoise, la mobilisation contre la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se poursuit mercredi, avec plusieurs axes routiers et ferroviaires bloqués, malgré les promesses gouvernementales d’accélération de la vaccination.
Des points de blocage autoroutiers persistent également sur l’A20 au niveau de Brive et Cahors, sur l’A63 au sud de Bordeaux, sur l’A64 entre Toulouse et Bayonne, où à Carbonne des agriculteurs ont passé une cinquième nuit sur un barrage, et sur l’A89 dans le secteur de Périgueux, détaille Vinci Autoroutes.
Mardi soir, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a précisé que 750 000 bovins seraient vaccinés « dans les semaines qui viennent » dans le Sud-Ouest: une proposition qui ne convainc pas certains syndicats comme la Coordination rurale, la Confédération paysanne, ou plus localement en Occitanie, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
« Le gouvernement joue du violon en ce moment. Ils restent sur leur position, qui est l’abattage total. Nous, on est contre », a rappelé Mathieu Vinel, producteur de céréales syndiqué à la Coordination rurale, présent sur un barrage sur l’A20 au sud de Cahors (Lot).
« On prend la bonne direction, mais ce n’est pas assez », a estimé sur le blocage de l’A63 Vincent Collineau, éleveur à Monségur et coprésident de la CR 33, qui craint de ne pas « trouver des vaches » pour repeupler si son troupeau devait être abattu.
Depuis l’apparition de la maladie en juin en Savoie, l’État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur « trois piliers »: l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination dans la zone concernée et la restriction de mouvements des bovins.
Mardi, Annie Genevard a annoncé une extension de la zone vaccinale, qui concernait jusqu’ici huit départements du Sud-Ouest, à l’Hérault et au Tarn.
La campagne de vaccination va mobiliser des vétérinaires de toute la France et de tous horizons (de l’État, libéraux, retraités, militaires), a-t-elle précisé.
Elle a également annoncé la création d’un fonds de soutien de plus de 10 millions d’euros destiné aux petits éleveurs, pour compenser les pertes de cheptel, les pertes économiques et la désinfection des installations.
Au total, 113 foyers de DNC ont été recensés en France depuis juin, mais il n’y en a plus à ce jour, selon le ministère de l’Agriculture. Plus de 3 300 bêtes ont été abattues sur un cheptel bovins de quelque 16 millions bovins.